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Urée enrobée : Fertiberia innove en s’associant à Verdesian

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Si le marché des engrais compte peu de réelles innovations, FERTIBERIA espère bien « bousculer le monde des engrais », indique Jean-Luc Pradal, directeur général de Fertiberia France, lors d’une conférence de presse le jeudi 6 novembre à Paris, pour lancer le produit Nutrisphere-N. Ce stabilisateur d’azote a été développé par l’entreprise américaine Verdesian. Sa spécificité : « être le premier additif agronomique pour la protection de l’azote à bénéficier d’une AMM de l’Anses comme additif agronomique », souligne Jean-Luc Pradal. Il s’agit d’un polymère breveté par Verdesian, qui réduit la déperdition de l’azote à tous les niveaux : volatilisation, dénitrification et lessivage. « Aux États-Unis, notre technologie couvre le plus de surfaces et cumule la plus grande part de marché dans les urées enrobées », souligne Martin Brown, managing director chez Verdesian.

Une offre destinée aux unités de mélange des distributeurs

« Fertiberia donne à Verdesian l’accès au marché français et nous offre un complément de gamme », explique Jean-Luc Pradal. Pour cette première campagne de commercialisation du Nutrisphere-N, Fertiberia propose l’urée déjà enrobée de la technologie, produite sur le site de sa filiale 2F Ouest, en Bretagne. Le surcout se chiffre entre 50 et 52€/t d’urée. Fertiberia vient de commencer aussi la commercialisation de Avail, un activateur pour engrais phosphatés développé aussi par Verdesian. « L’objectif est de vendre Nutrisphere-N en direct aux distributeurs. Ceux équipés d’unité de mélange pourront utiliser leurs machines avec ce produit », explique Jean-Luc Pradal. La technologie ne requiert ni investissements lourds ni classification environnementale spécifique, contrairement à d’autres inhibiteurs. Verdesian commercialise même de petites unités d’enrobage, d’une capacité de traitement de 60 t/h environ, pour un investissement de 10 à 12 000 dollars.

Un vrai atout environnemental

Cette innovation répond aux enjeux du Prépa, dont les objectifs sont de réduire les émissions d’ammoniac de 13 % à l’horizon 2030. Des solutions existent pour réduire les émissions comme le recours à l’ammonitrate plutôt que la solution azotée ou l’urée, l’enfouissement de l’urée ou encore l’utilisation d’inhibiteurs d’uréase (NBPT), de retardateurs de nitrification, etc. « Ces produits résolvent partiellement les problèmes de perte d’azote mais restent discutables sur leurs impacts environnementaux à terme sur le sol », estime Jean-Luc Pradal. L’Anses a été saisie en février pour revoir sa position sur le risque des NBPT pour l’environnement. L’agence n’a d’ailleurs pas donné son accord pour utiliser ces produits dans la solution azotée. Une position qui pourrait évoluer avec le Nutrisphere-N, « pour lequel la demande d’AMM est en cours : l’Anses semble avoir compris l’intérêt du produit », conclut Jean-Luc Pradal.