Utilisation des BSV par les conseillers : « peut mieux faire »
Le | Agrofournisseurs
Un rapport sur l’axe 5 d’Ecophyto 2018 pointe la faible prise en compte des BSV (bulletins de santé du végétal) par les conseillers. L’information n’est pas anodine. Nous avons interrogé les professionnels concernés.
Deux ans après son lancement, l’épidémiosurveillance du territoire semble, à quelques nuances près, bien engagée. Un rapport (1) publié le 28 août liste les bons et les mauvais points de cet axe 5 du plan Ecophyto 2018. Aucun doute : les BSV (bulletins de santé du végétal) sont désormais connus de tous, agriculteurs et conseillers. Cependant « le dispositif n’a toutefois pas encore atteint sa maturité pour produire tous les effets attendus ». Le rapport appelle ainsi à la mise en place de contrôles pour s’assurer de la prise en compte des BSV dans le conseil. L’instauration d’un label indiquant « prend en compte le BSV disponible » est même évoquée. Pour Vincent Magdelaine, directeur de Coop de France Métiers du grain, « attention à ne pas tirer de conclusions hâtives. Certes le dispositif des BSV est perfectible, mais rendre obligatoire son utilisation par les conseillers, non. D’autant que certains OS possèdent leurs propres bulletins techniques, parfois plus pointus. Le BSV est un outil pour atteindre les objectifs du plan Ecophyto, mais un outil parmi d’autres. Inutile - et sûrement inapproprié - de vouloir lier systématiquement taux de consultation du BSV et niveau d’utilisation des phytosanitaires ». A.G. et S.Ay.
(1) Rapport sur « l’évaluation in itinere de l’axe 5 du plan Ecophyto 2018 », rédigé par Patrice Blanchet, ingénieur des ponts, des eaux et des forêts pour le CGAAER (Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux). Consultable sur : http://agriculture.gouv.fr/Synthese-de-l-evaluation-in
Certes, les deux données peuvent avoir un lien mais d’autres facteurs entrent en jeu comme le climat de l’année, les pratiques agronomiques, les alternatives aux produits chimiques… D’ailleurs, sur ce thème, le rapporteur estime que les BSV ne leur accordent pas assez de place, tout comme les conseils liés aux herbicides. Pour Jean-Charles Bocquet, directeur général de l’UIPP, « le rapporteur de ce document oublie peut-être que les infestations de mauvaises herbes restent des problématiques locales, liées à une parcelle, à une rotation ou à une conduite culturale : des messages régionaux n’ont alors pas de sens, à la différence des insectes ou des maladies où les attaques sont davantage liées aux conditions de l’année et donc, plus généralisées ».