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Vers une baisse encore incertaine du prix des aliments

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D'un côté des éleveurs désireux de voir le prix des aliments baisser face au blé fourrager français en abondance. De l'autre, des fabricants qui peinent à diminuer le coût de leurs produits. Les représentants de l'industrie de la nutrition animale ne nient pas que l'utilisation des céréales dans la fabrication d'aliments du bétail va fortement augmenter cette campagne : plus de 10 Mt attendues alors que la part des céréales dans les aliments est à la baisse ces dernières campagnes. Mais Coop de France nutrition animale (CDFNA) et le Snia tiennent à rappeler la difficile équation de la fixation du prix de leurs produits avec un prix des céréales encore globalement élevé et celui des protéines encore plus élevé malgré une récolte de soja abondante attendue sur le continent américain. « Pour permettre un lissage du prix des aliments, il y a un décalage entre les fluctuations des prix spot des matières premières et les hausses et baisses du prix des aliments », rappelle par ailleurs Jean-Luc Cade, président de CDFNA.

Des incertitudes subsistent également en ce qui concerne la collecte de maïs qui pourrait faire l'arbitre, ainsi que sur les taux de protéines des céréales qui peuvent éventuellement permettre d'incorporer moins de matières protéiques dans les aliments. « A valeur identique, nous cherchons à incorporer le moins cher », souligne Alain Guillaume, président du Snia, qui s'estime toutefois « satisfait de la récolte céréalière de cette année ». Pour les fabricants d'aliments, les céréales fourragères sont en effet cette année, abondantes et de bonne qualité, tant du point de vue protéines que qualitatif avec une moindre présence de mycotoxines. Les industriels ne décolèrent par ailleurs pas face à ce qu'ils nomment « l'écotaxe deuxième version » : elle contribuera selon eux à augmenter les coûts de transport liés à leur activité, et donc à renchérir le prix des aliments.

Photo : Jean-Luc Cade (à gauche), président de Coop de France nutrition animale et Alain Guillaume, président du Snia.