Vite lu, vite vu : les matières premières agricoles dans le monde
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L’Egypte prévoit en 2008 une récolte de blé de 8 millions de tonnes, soit une hausse de 1,5 million de tonnes sur l’année dernière. Cette hausse est sans précédent depuis 20 ans. L’Egypte, premier importateur mondial, entend toujours acheter 4 millions de tonnes de blé sur l’international, aux prix négociés précédemment. Selon des chiffres officiels, un Egyptien consomme annuellement 182 kg de blé, soit trois fois plus que ce que consomme en moyenne par an un Japonais ou un Indien (entre 40 et 60 kg).
Plusieurs années de pluies « supérieures aux moyennes » seront nécessaires en Australie pour compenser les effets de la pire sécheresse depuis un siècle, selon le Bureau de la météorologie. Des pluies diluviennes qui s’abattent depuis plusieurs mois sur l’est du pays laissaient pourtant aux agriculteurs l’espoir d’être enfin venus à bout de la sécheresse. La production agricole de l’Australie a diminué de 10 % sur la saison 2006-2007 à cause de la sécheresse.(…)
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- C’est au tour du Népal d’interdire ses exportations de céréales, par crainte de pénuries. Le pays compte se constituer une solide réserve de produits alimentaires pour sa propre consommation. Le prix du riz au Népal a bondi de 30 % en quelques semaines.
- Le Japon envisage d’importer d’urgence du beurre, face à une pénurie due à la baisse de sa production de lait. Une annonce qui intervient sur un marché international des produits laitiers déjà tendu. La production australienne paye encore les conséquences de la sécheresse de 2007, alors que la Chine et la Russie sont de plus en plus acheteurs.
Le Brésil peut maintenir un rythme de croissance de 5 à 6 % de sa production annuelle de céréales pour les dix prochaines années ont annoncé les autorités du pays. Il est accusé de produire des biocarburants à base de canne à sucre au détriment de denrées alimentaires, accusation qu’il rejette catégoriquement.
Les prix du maïs et du blé ont légèrement remonté sur le marché à terme de Chicago, en raison d’une progression ralentie des cultures, tandis que le soja a légèrement reculé. Le ministère américain de l’Agriculture signale des semis de maïs et de soja aux Etats-Unis toujours perturbés par des conditions météo. Seulement 27 % de semis de maïs ont pu être réalisés au 4 mai contre 59 % sur la moyenne des cinq dernières années. Dans le même temps, 5 % des semis de soja ont était faits, contre 14 % en moyenne quinquennale.
Une compagnie ghanéenne vient d’annoncer qu’elle allait produire de l’éthanol à base de canne à sucre à grande échelle à partir de 2010. La Northern Sugar Resources Ltd compte planter 30 000 hectares de canne à sucre sur des terres vierges au centre du pays pour alimenter une usine qui doit être construite par une entreprise brésilienne, Constran S.A. Selon l’accord financier qui sera signé en juin, l’objectif est de produire à mi-capacité vers la mi-2010, soit 75 000 mètres cubes par an. La compagnie suédoise Svensk Etanolkemi AB (Sekab) s’est engagée à acheter l’éthanol ghanéen pendant dix ans. Le coût du projet est estimé à environ 197 millions euros.
Alain Salleras, un Français installé à Lagos, met en place un projet de production d’éthanol à partir de sorgho doux en partenariat avec la compagnie indienne Praj pour la production et la compagnie pétrolière nigériane NNPC pour la commercialisation.
Le gouvernement argentin s’est dit prêt à modifier le système de taxes à l’exportation de produits agricoles, à l’origine d’une grande colère des agriculteurs argentins. Les agriculteurs restent toutefois mobilisés dans l’attente de connaître le détail de cette décision. L’Argentine est l’un des principaux producteurs de céréales dans le monde et le premier exportateur d’huile et de farine de soja. Le gouvernement a décidé le mois dernier de relever de neuf points à 44 % la taxe qui grève chaque tonne de soja à l’exportation et surtout de prévoir de nouvelles augmentations, automatiques, à chaque nouvelle hausse des prix internationaux du soja.