Yara cesse la production d’ammonitrates et d’engrais NPK à Montoir de Bretagne (44)
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Yara vient d’informer les représentants du personnel de sa volonté de transformer le site industriel de Montoir de Bretagne. La production d’engrais composés NPK et d’ammonitrates haut dosage serait arrêtée et de nouvelles activités seraient lancées. La suppression de 139 postes sur 171 serait envisagée.
C’est un choix qui a été « très difficile », confie la direction de Yara à Référence agro. Le 30 octobre, le fabricant norvégien d’engrais a présenté aux représentants du personnel un plan de transformation du site industriel de Montoir de Bretagne. Au programme : l’arrêt de la production d’engrais composés NPK, dont les ventes ont été divisées par quatre ces vingt dernières années.
Les contrats avec la distribution se poursuivent
Depuis cinq ans, le site est déficitaire. « Fin septembre, le site affiche une perte de 40 M€ d’Ebitda », précise Delphine Guey, directrice de la communication et des affaires publiques chez Yara. 450 000 tonnes d’engrais composés NPK sont produits chaque année sur le site, ainsi que 250 000 tonnes d’ammonitrates haut dosage, dont la production serait également arrêtée. L’entreprise prévoit cependant qu’aucune rupture d’approvisionnement ne survienne, Yara ayant la possibilité de se fournir, si nécessaire, sur ses autres sites européens.
Un plan d’investissement de 35 M€ à Montoir de Bretagne
De nouvelles activités seraient lancées. « Nous envisageons la création d’un terminal d’importation ainsi que d’une unité de pointe de mélange et d’imprégnation des engrais sur mesure », détaille Delphine Guey. Une première en France, pour le fabricant norvégien, qui souhaite proposer des fertilisants adaptés aux nouvelles demandes spécifiques des agriculteurs, et répondant notamment aux enjeux de l’agriculture régénérative : engrais décarbonés, associés à des biostimulants, engrais organiques, etc. Yara prévoit un projet d’investissement d’environ 35 millions d’euros sur quatre ans, de 2024 à 2028. La transformation opérationnelle du site devrait durer 18 mois, tandis que l’ensemble des opérations de démantèlement et de dépollution s’étendraient sur quatre ans.
139 suppressions pour 12 créations de postes
« Les deux cuves d’ammoniac, ainsi que les chaînes de production de l’acide nitrique et de solution d’ammonitrate seraient conservées et mis en sommeil, et pourraient être ré-exploitées si le marché évoluait à nouveau », confie la direction de Yara. La modernisation du site suppose cependant la suppression de 139 postes sur 171. 12 postes seraient créés. Le projet, qui doit encore être négocié avec les représentants du personnel, s’appuie sur un Plan de Sauvegarde de l’Emploi. « L’objectif est que chaque collaborateur touché ait une solution adaptée à son cas », explique la direction de Yara.