Yara confirme l’autorisation de mise en marché de ses engrais décarbonés pour 2023
Le | Agrofournisseurs
Lors d’une conférence, le 27 janvier, le président de Yara France a affirmé que la firme était à pied d’œuvre pour limiter les émissions lors de la fabrication des engrais. Annonçant des AMM dès 2023 pour des engrais à base de nitrates décarbonés, il a rappelé l’importance, aussi, de réduire l’empreinte carbone de l’application des engrais.
« Nous voyons aujourd’hui, autour des engrais et de leurs émissions, des signes qui nous rappellent ce qui s’est passé il y a 20 ans pour les produits phytosanitaires et leurs effets sur l’eau et l’environnement. J’en appelle aux fabricants : aidez-nous à répondre aux attentes sociétales, proposez-nous des engrais moins émissifs ! » Cet appel est signé Christiane Lambert, présidente de la FNSEA. Le 27 janvier, elle participait à une conférence sur la décarbonation du secteur agro-alimentaire. Parmi les différents sujets classiques, quand ce dossier est abordé (label bas-carbone, gaspillage alimentaire, stockage par les cultures et les aménagements naturels, etc.), il a notamment été question des engrais. La présence de Yara, qui co-organisait l’évènement avec la Chambre de commerce franco-norvégienne, n’y est pas étrangère.
Fabriquer des engrais décarbonés…
La firme a pu apporter ses réponses, à travers la voix de Nicolas Broutin, président de Yara France. Il s’est voulu rassurant, affirmant cet enjeu avait été anticipé il y a plusieurs années chez Yara. « Des solutions arrivent dans quelques mois, a-t-il promis. Des AMM sont prévues dès 2023 pour des engrais décarbonés, nous y travaillons avec un partenaire suédois. » En parallèle, la firme a plusieurs fers au feu, à travers les énergies vertes remplaçant les énergies fossiles lors de la fabrication : en Norvège, son pays d’origine, avec la production hydro-électrique, aux Pays-Bas avec de l’éolien offshore, en Australie avec des panneaux photovoltaïques. Et en France ? « Nos usines de Bordeaux et Montoir-en-Bretagne déploient une technologie de catalyse de pointe, soit une réduction de 50 à 60 % de l’empreinte carbone des fertilisants. »
…sans oublier les émissions lors de l’épandage
Le président de Yara insiste toutefois : « La fabrication pèse pour 25 % du bilan carbone des engrais. Le stade de l’utilisation représente 60 %. Il faut avancer en parallèle sur les deux aspects. » En cela, il a rappelé que sa firme était mobilisée sur la conception d’OAD permettant d’optimiser les épandages. Il a aussi interpellé Christiane Lambert, à son tour, invitant à une coopération entre agriculteurs et fournisseurs d’intrants sur ce dossier. Message reçu par cette dernière, qui assure d’une prise de conscience et d’une mobilisation totale sur le terrain.