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Bernard Ader, le « monsieur Europe » de Coop de France

Le | Ca-bouge

Administrateur chez Euralis, Bernard Ader a, le 26 septembre, été nommé président du comité Europe de Coop de France, une structure tout juste créée. Européen convaincu, il compte apprivoiser les us et coutumes des arcanes européennes pour devenir les yeux, les oreilles et la voix des coopératives françaises à Bruxelles.

Référence-appro.com : Pourquoi avoir accepté cette mission ?
Bernard Ader
 : « Je suis profondément européen. Même si notre agriculture française reste très territorialisée, tout est interconnecté et régi par des positions européennes. C’est pourquoi il faut être actif à ce niveau. Le comité Europe de Coop de France a été créé pour structurer la voix de nos filières et le positionnement des coopératives françaises au niveau européen.

Quelles seront vos missions ?
B.A.
 : Un nouveau parlement a été élu en mai et une Commission européenne vient d’être formée, avec un nouveau commissaire à l’agriculture. Dans un premier temps, ma mission est de rencontrer toutes ces personnes. Le fonctionnement européen n’est pas une duplication du modèle français et dispose de sa propre dynamique, d’où l’intérêt d’apprendre ses codes.
Les différentes filières que nous représentons peuvent aussi avoir des attentes antagonistes. Ma mission sera de bien saisir leurs besoins, de faire remonter les bonnes informations pour ne pas nous tromper sur les positions à adopter. L’enjeu de ce comité européen sera aussi de capter les tendances, les signaux faibles au niveau européen et faire redescendre les informations sur les marchés auprès de nos filières. Les 17 élus du comité Europe de Coop de France se réunissent deux fois par an, mais nous aurons des rencontres régulières tout au long de l’année pour échanger sur ces sujets.

Quels sont les sujets prioritaires ?
B.A.
 : Nous suivons bien sûr toujours le Brexit, que nous subissons. Un gros chantier sera celui du suivi des négociations de la Pac et le développement du Plan Stratégique National. Nous serons vigilants à ce qu’il y ait le moins possible de distorsions de concurrence, intra-européennes mais aussi vis-à-vis des pays tiers. Le maintien a minima du budget de la Pac est également un enjeu. Pour l’instant, l’Allemagne n’est pas d’accord sur le budget global, et donc sur celui de la Pac. Nous sommes en discussions avec des organisations agricoles d’autres États membres pour maintenir un budget fort, contrairement à la volonté du gouvernement allemand.