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Christophe Grison, agriculteur - « Le conseil stratégique, quelle perte de temps ! »

Le | Ils-l-ont-dit

Il y a deux semaines, Christophe Grison, agriculteur et président de la coopérative Valfrance, a réalisé le conseil stratégique pour son exploitation. Une journée qu’il juge « inutile » et dont le contenu « n’a aucun intérêt ». Il nous explique son point de vue.

Christophe Grison, agriculteur - « Le conseil stratégique, quelle perte de temps ! »
Christophe Grison, agriculteur - « Le conseil stratégique, quelle perte de temps ! »

Le poste de Christophe Grison, agriculteur et président de la coopérative Valfrance, n’est pas passé inaperçu sur Linkedin. Via une courte vidéo, il a souhaité interpeller le Gouvernement et plus largement les politiques sur, selon lui, le non-sens de la séparation du conseil et de la vente des produits phytosanitaires. Et de donner un exemple concret. « Un raccourcisseur, homologué à la dose de 2 l/ha sur blé, pouvait selon le contexte et les conseils prodigués par mon conseiller, n’être appliqué qu’à 0,8 ou 1,2 l/ha : une dose qui marchait ! Or, aujourd’hui, avec la séparation du conseil et de la vente, le technicien de ma coopérative n’a plus le droit de me conseiller. Nous sommes dans une impasse. Nous sommes orphelins de conseils dans nos champs. »

Le « flicage » des données pose question

Interrogé par Référence-agro, Christophe Grison explique que « il y a 15 jours, j’ai passé le conseil stratégique sur ma ferme et honnêtement, quelle perte de temps ! » Cette journée était organisée par la chambre d’agriculture : deux techniciens pour huit agriculteurs, pour un montant de 320 € par exploitant. « La matinée, nous avons dû enregistrer toutes nos interventions, nos IFT, par culture et par traitement, et lister tous les produits cancérigènes utilisés. Il nous a fallu ensuite mentionner les pratiques envisagées pour faire baisser ces IFT. Je me demande vraiment où partent ces données ! Et qu’adviendra-t-il, lors du prochain conseil stratégique dans deux ans, si les leviers d’action cités n’ont pas apporté de résultats significatifs ? Je pense qu’il ne faut pas être trop ambitieux dans les pistes évoquées. L’après-midi, nous avons échangé, par ateliers, autour de la réduction des produits phytosanitaires. Pour être honnête, autant lors du renouvellement du Certiphyto j’apprends des choses, autant là, j’ai vraiment l’impression d’avoir perdu mon temps. »

« Il est urgent de réformer cette loi »

Un témoignage qui a suscité, sur le réseau Linkedin, de nombreuses réactions, à commencer par celles de conseillers indépendants. « Je comprends leurs réactions mais je souhaitais apporter mon témoignage, de la façon la plus sincère possible, ajoute-t-il. Pour moi, il est urgent de réformer cette loi d’autant que le nombre de conseillers n’est pas suffisant pour assurer un conseil stratégique pour chaque exploitation du territoire d’ici à la fin de l’année ! »