Référence agro

Dominique Chargé, président de Coop de France - « Non à la financiarisation de l’agriculture »

Le | Ils-l-ont-dit

Le ministre de l’Agriculture l’avait pourtant promis en décembre dernier lors du congrès de Coop de France : « Je ne serai pas le ministre du détricotage du modèle coopératif ». Il l’a réaffirmé le 16 janvier devant le Sénat.

Surprise, incompréhension

D’où la surprise de Coop de France à la lecture de la nouvelle version du projet d’ordonnance relative à la coopération agricole. « Nous ne comprenons pas, confie Dominique Chargé, président de Coop de France, interrogé par Référence-Appro. Si le texte est validé en l’état, ce serait dramatique. Supprimer l’outil coopératif, c’est aboutir à une financiarisation de l’agriculture. C’est prôner un modèle ultralibéralisme qui privilégie la rentabilité des capitaux à court terme. Nous ne cessons de l’expliquer et le réexpliquer : les coopératives protègent un modèle où les agriculteurs financent leur propre activité. Bon nombre d’adhérents ont besoin de cet outil pour collecter, organiser et vendre au mieux leur récolte pour répondre à un marché : le tout, en sécurisant leurs marges. Le contrat coopératif n’est pas un contrat commercial classique. »

Un guide de gouvernance en préparation

Coop de France poursuit ses échanges avec le Gouvernement, mobilise les députés ruraux… « Nous ne désespérons pas d’être, enfin, entendus au plus haut niveau ! Oui, notre système est perfectible. Nous travaillons d’ailleurs à l’améliorer. Un guide de gouvernance est en cours de rédaction. Ce document se veut comme un outil de progrès pour répondre aux 30 % d’adhérents qui, dans le cadre du grand débat coopératif, ont expliqué qu’ils ne se retrouvaient pas dans le modèle actuel. Ce guide sera présenté au salon de l’Agriculture, fin février. »