Jean-François Loiseau - « La crise n’est pas derrière nous ! »
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« Depuis le début de la pandémie, la filière céréalière a été au rendez-vous et a su, absorber les surcoûts liés aux mesures de confinement, a rappelé Jean-François Loiseau, président d’Intercéréales, le 10 juin à l’issu du conseil spécialisé grandes cultures de FranceAgrimer. Des surcoûts pouvant aller jusqu’à 35 % pour le transport et de 10 à 20 % pour les heures supplémentaires, le travail de nuit ou de week-end dans les usines. Ces charges supplémentaires n’ont été compensées ni par les acheteurs internationaux, ni par la grande distribution ! Mais la crise n’est pas derrière nous », a-t-il insisté.
Trois points de vigilance
Pour les mois à venir, « le monde d’après » comme le nomme certains, Jean-François Loiseau a insisté sur trois points de vigilance : « l’enfermement, le sanitaire et la compétitivité. De nouveaux mots apparaissent comme la souveraineté alimentaire, l’autonomie, l’indépendance… Oui les producteurs français sont capables de bâtir leur propre modèle, avec moins de chimie, plus de solutions combinatoires, pour répondre à des attentes locales en matière de consommation. Mais attention à ne pas être trop arrogants. L’aspect sanitaire ensuite, est capital. Il faut protéger les cultures pour ne pas risquer qu’une toxine n’affecte des aliments et crée une nouvelle pandémie. Quant à la performance économique, la compétitivité, elle est directement liée à notre capacité de créer de la valeur. Nous devons être plus structurés, plus organisés. L’État doit nous épauler et nous aider à faire la promotion de notre agriculture de qualité, tracée, saine, ainsi que des produits français à l’international. »