Marc Fesneau, ministre de l’Agriculture - « Il va falloir accepter des usines qui produisent des engrais en France »
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« Les engrais azotés, c’est un sujet stratégique », a déclaré Marc Fesneau, lors de son audition par la commission de la Défense de l’Assemblée nationale. Le ministre de l’Agriculture était venu présenter ses mesures pour assurer la souveraineté alimentaire de la France. « Nous devons nous pencher sur la question des engrais azotés. C’est un sujet qui arrive tard sur la table [par rapport à d’autres filières telles que les protéines végétales ou les fruits et légumes, ndlr]. Tout le monde trouvait génial que les Russes et les Biélorusses nous fournissent, car les engrais c’est compliqué, c’est polluant parfois, c’est Seveso partout. C’était beaucoup plus simple de le faire chez le voisin. »
Un plan stratégique engrais azotés, piloté par Agnès Pannier-Runacher
Marc Fesneau a rappelé que la crise du Covid, puis la guerre en Ukraine, ont mis en lumière les difficultés d’approvisionnement en engrais azotés, pour la France. « Cela fera partie des sujets de souveraineté sur lesquels nous allons travailler cette année », a-t-il ajouté. Un plan de souveraineté des engrais sera déployé, et piloté par Agnès Pannier-Runacher. « Mais il va falloir accepter d’avoir des usines qui produisent des engrais », prévient-t-il.
« Deuxième sujet, il va nous falloir réfléchir à la transition des engrais minéraux vers les engrais organiques, ce qui va être compliqué, car les zones où les engrais sont les plus nécessaires ne sont pas tout à fait des zones d’élevages. Quant à transporter de l’engrais organique, la rationalité économique de la démarche n’est pas avérée », a déclaré Marc Fesneau, estimant que la reconquête de la souveraineté avait un prix.