« Nous voulons que le Gouvernement réinvestisse le label HVE », Laurent Brault, association HVE

« Le réel impact du durcissement de la certification Haute valeur environnementale, HVE, va se mesurer à la fin de l’année et au premier semestre 2025 », indique Laurent Brault, responsable développement de la certification pour l’association HVE, à Référence agro.

Afin de répondre à la nouvelle Politique agricole commune, le gouvernement a rehaussé les exigences du référentiel de la HVE. Depuis le 1^er janvier 2023, la V4 de la HVE permet d’accéder à l’écorégime de la Pac. Déjà, la dynamique de certification a nettement ralenti au premier semestre 2023, avec une progression de 3 %, contre une hausse de 21 % au deuxième semestre 2022. Le nombre d’exploitations HVE s’élève à 37 400 au 1^er juillet 2023, selon les derniers chiffres communiqués par le ministère de l’Agriculture. « La complexité du référentiel a été multiplié par quatre ! », selon Laurent Brault.

L’ancien système, soit la V3, et la V4 coexistent encore cette année. « Ceux qui étaient certifiés avec l’ancien régime en 2023, vont à la fin de l’année, devoir choisir entre continuer avec la V4 ou arrêter », indique Laurent Brault.

La problématique n’est pas tant l’évolution du dispositif mais la valorisation du changement de pratiques qui compense les efforts. « Certaines coopératives, comme Axéréal, ont essayé de monter des filières de valorisation de la HVE avec des industriels, mais c’est compliqué, poursuit Laurent Brault. En revanche, cela est davantage répandu dans le secteur viticole et le maraîchage. »

Laurent Brault a le sentiment que les pouvoirs publics ont surtout répondu rapidement à certaines critiques sur la HVE, comme celles émanant des agriculteurs en agriculture biologique. « Le référentiel permettait à des exploitations conventionnelles d’améliorer leurs pratiques en montant d’une marche et d’avoir une labellisation comme récompense, explique-t-il. C’est désormais un palier. N’oublions pas que le HVE est un label du ministère de l’Agriculture. Nous voulons que le Gouvernement réinvestisse le label, qu’il communique dessus en expliquant que ce sont des productions franco-françaises avec une composante environnement, afin d’inciter les industriels à investir dedans. »