Agroécologie

« L’accompagnement, parent pauvre des politiques publiques », S. Windsor, Ch. d’agriculture France

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Situation économique des exploitations, création d’un guichet par département pour aider les exploitants, FCO, tels sont les thèmes abordés par Sébastien Windsor, président de Chambres d’Agriculture France, lors de la conférence de presse de rentrée à Paris, le 11 septembre 2024.

Sébastien Windsor, président de Chambres d’agriculture France, était auditionné, le 11 octobre 2023, - © D.R.
Sébastien Windsor, président de Chambres d’agriculture France, était auditionné, le 11 octobre 2023, - © D.R.

Situation économique des exploitations, création d’un guichet par département pour aider les exploitants, élections des chambres et place des coopératives après la séparation de la vente et du conseil sur les produits phytosanitaires, sont les thèmes abordés par Sébastien Windsor, président de Chambres d’Agriculture France, lors de la conférence de presse de rentrée à Paris, le 11 septembre 2024. «  Certains exploitants verront leur chiffre d’affaires réduit de moitié  », indique Sébastien Windsor.

Un guichet par département est ouvert pour aider les exploitants, avec des référents. « Ils accompagnent et poussent les agriculteurs à analyser leur situation, clarifient ce qui est assurable ou non. Nous devons rechercher des solutions concrètes en tête-à-tête avec les agriculteurs et les partenaires », déclare-t-il.

La suppression de la dérogation pour la représentation des coopératives dans les conseils d’administration des chambres d’agriculture qui ont choisi la vente des produits phytosanitaires dans le cadre de la séparation de la vente et du conseil suscite des inquiétudes. « Leur présence est importante pour accompagner les agriculteurs dans la transition climatique et la réduction des intrants. Nous pouvons obtenir cette dérogation jusqu’au 8 février 2025 et nous la soutiendrons auprès du prochain ministre de l’Agriculture », ajoute Sébastien Windsor.

Situation des exploitations

    • « Cette rentrée est particulièrement désastreuse et laissera des traces profondes et durables. Nous constatons l’arrivée de la FCO 3 par le nord et l’est, la progression de la FCO8 depuis le sud, et l’avancée de la MHE, affectant des animaux déjà malades l’an dernier. L’inquiétude des éleveurs est palpable.

    • Les prévisions annoncent une chute de la récolte de blé tendre de 10 millions de tonnes pour 2023-2024, soit une baisse de 24 % par rapport à la moyenne de 2019 à 2023. Ce qui entraînera une réduction quasi totale des exportations.

    • Après une année marquée par une hausse conséquente des coûts de production, la situation devient extrêmement critique. Certains exploitants verront leur chiffre d’affaires réduit de moitié par rapport à 2023. De nombreuses exploitations risquent de se retrouver dans une impasse financière dont elles ne sortiront pas avant plusieurs années.

    • La situation des exploitations biologiques est encore plus préoccupante, avec des baisses de rendement atteignant 50 %. »

    Solutions des chambres : guichet et référents

      • « Face à cette crise, des mesures d’urgence à court terme sont nécessaires : des prêts relais et des allègements de charges doivent être mis en place. Nous porterons ces dispositifs auprès des agriculteurs, car un simple numéro vert ne suffira pas.

      • Un guichet par département est ouvert, avec des référents. Ils accompagnent et poussent les agriculteurs à analyser leur situation, clarifient ce qui est assurable ou non. Nous devons rechercher des solutions concrètes en tête-à-tête avec les agriculteurs et les partenaires.

      • Il est important de ne pas se contenter de mesures à court terme. Certaines exploitations sont dans une situation critique depuis cinq ans et nécessitent un accompagnement humain pour opérer des changements structurels profonds. L’accompagnement est indispensable pour ouvrir de nouvelles perspectives, mais il reste le parent pauvre des politiques publiques. »

      FCO

        • « La vaccination massive est indispensable. Il faut expliquer aux agriculteurs l’importance de cette démarche. Le retard dans la prise de décision pourrait avoir des conséquences coûteuses. L’État doit s’assurer de la mise à disposition rapide des vaccins. »

        Attentes vis-à-vis des pouvoirs publics

          • « La taxe additionnelle sur le foncier non bâti est réévaluée de 3,9 % selon l’Insee en 2024. Aux chambres d’agriculture, on nous demande de baisser ce taux pour maintenir le budget. Je n’accepterais pas une hausse pour les collectivités que nous n’aurions pas.

          • Le plafond du Casdar sera atteint en 2025, moment où les recettes excéderont ce plafond. Il est nécessaire de libérer des fonds pour des projets de recherche et d’accompagnement.

          • Nous sommes restés bloqués sur la LOA, mais il est urgent d’avancer vers une simplification et la création d’un guichet unique destiné aux installations. »