Agroécologie

Phytosanitaires, Annie Genevard relance le comité des solutions

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Annie Genevard, ministre de l’Agriculture, a réuni le 13 novembre 2024 le comité des solutions, interrompu depuis plusieurs mois. Objectif : répondre aux situations d’urgence, réduire les distorsions de concurrence avec les pays voisins et accélérer les alternatives aux produits phytosanitaires interdits.

Phytosanitaires, Annie Genevard relance le comité des solutions
Phytosanitaires, Annie Genevard relance le comité des solutions

« Nos producteurs ont besoin de visibilité, d’équité et de solutions pour pouvoir se projeter dans un avenir où ils pourront encore produire : à tous les acteurs, producteurs, instituts techniques, Inrae et Anses, j’ai exprimé la détermination qui est la mienne de ne laisser aucune filière en situation d’impasse pour la protection des cultures », a indiqué Annie Genevard, ministre de l’Agriculture le 15 novembre 2024, à l’occasion de la relance du comité des solutions qui s’est tenu le 13 novembre 2024.

La première réunion avait eu lieu le 15 mars 2024 sous l’égide d’Agnès Pannier-Runacher, alors ministre déléguée à l’Agriculture. Le cycle de réunions prévu avait été interrompu avec la dissolution de l’Assemblée nationale le 9 juin 2024.

Identifier les distorsions de concurrence avec les pays européens

Le ministère de l’Agriculture a fixé la prochaine réunion du comité en décembre 2024, sans davantage de précisions.

L’objectif est d’identifier les cas de distorsions de concurrence avec les autres États membres de l’Union européenne. « Les producteurs d’endives, de chicorée, de noisettes, notamment, ont alerté la ministre sur les menaces qui pèsent sur la poursuite de ces productions en France et sur le risque d’un approvisionnement du marché par des produits importés, traités avec des substances interdites chez nous », indique le ministère de l’Agriculture.

Ces réunions rassemblent des représentants d’Inrae, de l’Anses, des instituts techniques agricoles, des chambres d’agriculture ainsi que des organisations professionnelles agricoles. Elles ont pour première vocation de comparer, culture par culture, les interdictions en vigueur en France par rapport à celles de ses voisins européens.

« La ministre a demandé à l’Anses de redoubler d’efforts »

« La ministre a demandé à l’Anses de redoubler d’efforts pour examiner les demandes d’autorisation de mise sur le marché déposées ces derniers mois afin de rendre disponibles en France des produits autorisés chez nos voisins européens, par reconnaissance mutuelle ou extension d’usage. Elle a pressé l’Agence de prioriser ses travaux sur les alternatives qui permettront d’offrir rapidement des perspectives aux filières les plus menacées à court terme », déclare le ministère.

Un budget de 146 millions d’euros est consacré, en 2024, au financement de 27 projets portant sur la recherche d’alternatives dans le cadre du plan d’action stratégique pour l’anticipation du potentiel retrait européen des substances actives et le développement de techniques alternatives pour la protection des cultures (Parsada).

« La plupart des filières sont fragilisées par toutes les crises »

« Depuis ma prise de fonctions, il ne se passe pas une journée sans qu’une filière ne vienne m’exposer les difficultés qu’elle rencontre en raison de la disparition des moyens de lutte contre les insectes ravageurs ou contre les maladies. Il est d’autant plus urgent aujourd’hui de tirer les conclusions des travaux conduits au sein de ce comité que la plupart des filières sont fragilisées par toutes les crises économiques, climatiques, sanitaires et diplomatiques qui convergent actuellement sur la Ferme France », déclare Annie Genevard.