Agrotendances

BASF Division agro : six biosolutions et huit substances actives inédites d’ici à 2030

Le | Protection des cultures

BASF France présentait, le 7 novembre 2024, sa feuille de route agroécologique à horizon 2030, marquée par une attention portée à l’innovation, à l’agriculture durable et aux partenariats avec des entreprises tiers spécialisées. BASF France affiche ainsi 900 M€ d’investissement en R&D consacrés aux nouveaux produits agricoles, soit 42 % de ses investissements R&D totaux sur l’année 2023.

BASF France a présenté sa feuille de route agroécologique à horizon 2030 le 7 novembre 2024. - © D.R.
BASF France a présenté sa feuille de route agroécologique à horizon 2030 le 7 novembre 2024. - © D.R.

« La récolte 2024 est amputée d’un quart de sa capacité de production par rapport aux quatre années précédentes, une baisse liée à la fois à la baisse des surfaces et à la baisse des rendements, compte tenu des conditions climatiques. Seules les cultures de printemps s’en sortent à peu près correctement, même si nous avons des rendements plus faibles qu’attendu pour le maïs. Sans parler des pois qui, malgré le plan protéagineux, reste une culture très complexe à mettre en œuvre et nous assistons régulièrement à une baisse des surfaces de pois, faute de pouvoir pallier un excès de maladies et de solutions sur ce marché », a déclaré Jean Jacques Pons, directeur général BASF France division agro, lors de la présentation de la feuille de route agroécologique du groupe à horizon 2030, le 7 novembre 2024.

« Dans ce contexte de volatilité et de risque, la part de marché de BASF est plutôt résiliente, autour de 17 %, ce qui traduit le fait que nous sommes aujourd’hui sur la majorité des marchés français. La part de marché baisse légèrement en 2024, essentiellement liée à une perte sur le segment des fongicides céréales  », a ajouté le dirigeant.

-30 % d’émissions de gaz à effet de serre par tonne de récolte produite en 2030

« Nous avons quatre engagements France qui sont aussi en lien avec les quatre engagements qui ont été pris au niveau du groupe BASF en matière de développement durable :

      • Le premier pilier se veut un développement de portefeuille de solutions durables, qui répondent aux attentes des agriculteurs mais aussi des consommateurs, que ce soit à travers l’innovation sur des produits de protection des plantes avec des profils optimisés, le développement de biosolutions, comme des produits de biocontrôle ou des biostimulants, mais aussi un portefeuille semences et solutions digitales ;

      • Grâce à l’ensemble de ces innovations, nous pouvons continuer à réduire les volumes de produits phytosanitaires utilisés au quotidien par les agriculteurs, afin de promouvoir des itinéraires agroécologiques que nous construisons avec nos partenaires ;

      • En ce qui concerne le troisième pilier, nous poursuivons aussi la réduction des impacts de ces produits phytosanitaires sur l’environnement, mais aussi sur la santé : qualité de l’eau, biodiversité, exposition des utilisateurs aux produits phytosanitaires ;

      • Enfin, le quatrième et dernier pilier pour répondre à l’objectif du groupe BASF est de réduire de -30 % les émissions de gaz à effet de serre par tonne de récolte produite d’ici à 2030. Nous nous engageons dans des partenariats innovants pour relever le défi climatique en proposant des solutions qui permettent à la fois de diminuer ces émissions mais aussi de séquestrer le carbone  », a présenté Lucie Meyer, directrice Innovation, Durabilité et Réputation.

      Les nouvelles matières actives qui représenteront, d’ici à 2030, 46 % des offres de BASF France, qu’elles soient conventionnelles ou un profil optimisé type biosolutions. « Nous avons aussi toute une gamme d'inhibiteurs d’uréase et de nitrification, qu’elles soient disponibles sur le marché, comme le Limus Perform, ou en cours de développement. La partie semences, avec des lancements qui sont prévus à partir de 2028, comme les blés hybrides. Le volet agriculture numérique, tel que Agrigenius pour la vigne et Xervio Field Manager. Enfin, la partie solutions connectées avec le déploiement d’une nouvelle offre, Xervio Healthy Field, et des offres carbone », déclare la directrice.

      Les investissements de BASF pour la partie agricole s’élèvent à 900 M€ en 2023, ce qui représente 42 % des investissements au niveau du groupe, sur l’ensemble des six business units. « Grâce à ces investissements très importants, nous pourrons, d’ici 2030, lancer huit substances actives sur le marché », indique Lucie Meyer.

      Des biosolutions en culture spéciale et grandes cultures

      « Il y a un segment particulièrement en attente d’innovation, celui des biosolutions. Nous avons revu notre stratégie pour atteindre notre ambition, qui est de devenir un des leaders de ce marché à horizon 2030. Pour cela, nous avons décidé de concentrer notre activité sur certaines cultures stratégiques : en culture spéciale, les fruits, les légumes et la vigne, et en grande culture, les céréales, le colza et le tournesol. Aujourd’hui, 13 % du budget R&D France est alloué au segment des biosolutions. Nous prévoyons de lancer six innovations à horizon 2030, des innovations issues du portefeuille BASF mais aussi d’accords passés avec des tiers », déclare Benjamin Gicquel, responsable pôle Agroécologie, Stewardship et Filières.

      « Ce que nous souhaitons également changer dans notre stratégie, dans notre approche liée aux biosolutions, c’est la façon dont nous évaluons ces solutions. Nous souhaitons les évaluer au plus proche des conditions agriculteurs, à travers des itinéraires agroécologiques qui intègrent différents leviers, évidemment le levier des biosolutions, mais aussi le levier des produits conventionnels, le levier agronomique, le levier variétal et également le levier digital. Concernant le chiffre d’affaires BASF sur les biosolutions, 60 % de ce chiffre d’affaires est issu de biosolutions vendues seules, et 40 % d’une association ou du mix entre une biosolution et un produit conventionnel. C’est quelque chose qui va se développer au cours des années à venir »

      « Nous souhaitons également poursuivre la mise en place des partenariats, à la fois privés et publics, pour promouvoir les biocontrôles et identifier de nouvelles solutions. Aujourd’hui, nous avons neuf partenariats en place en 2023. Dans la continuité de cette stratégie, BASF a signé un accord avec Elicit Plant. À partir de novembre 2024, BASF mettra en marché deux nouveaux biostimulants sur le segment des céréales à paille et sur le tournesol », annonce Benjamin Gicquel.