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Le bilan carbone du bio mis en doute

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L’agriculture bio serait-elle plus émettrice de carbone que l’agriculture conventionnelle ? Oui, répond une étude publiée dans Nature en décembre 2018. Une conclusion qui n’est toutefois pas généralisable. Les cas étudiés se cantonnent à certaines monocultures (blé d’hiver, petit pois), dans une région de Suède. C’est la déforestation nécessaire pour développer les surfaces en bio qui explique le bilan carbone moins favorable qu’en conventionnel. « En France, on ne déforeste pas pour le bio, on convertit des terres conventionnelles », glisse le président de la Fédération nationale de l’agriculture biologique (Fnab), Guillaume Riou. Et de rappeler que le gaz à effet de serre le plus préoccupant, en agriculture, est le protoxyde d’azote des engrais de synthèse, auquel le bio n’a pas recours.

Si les auteurs de l’étude eux-mêmes restent très prudents dans leurs conclusions, rappelant l’ensemble des externalités positives du bio, ils estiment que leur travail souligne l’importance de considérer l’aspect climatique dans la comparaison des modes de culture. « C’est une thématique naissante, reconnait Guillaume Riou. Pour notre part, nous estimons que le bio a des arguments à faire valoir vis-à-vis du climat. Nous initions d’ailleurs actuellement des travaux pour les formaliser. »