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8 Mt de blé en moins vers les pays tiers selon FranceAgriMer

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FranceAgriMer a présenté les résultats, pour la plupart catastrophiques, de son « enquête qualité des blés 2016 », réalisée en partenariat avec Arvalis-Institut du végétal et publiée le 14 septembre à l'issue du conseil spécialisé céréales. Plus de 500 échantillons ont été prélevés sur 257 sites de collecteurs, avant le travail des OS de nettoyage et de tri. Au regard de la qualité et des volumes plus que médiocres, les prévisions d'export sont directement impactées.

Si le sud de la France enregistre des taux de protéines classiques pour la région, le Nord-Est de la France bat des records. En Champagne-Ardenne, Ile-de-France et Bourgogne-Franche-Comté où l'on cotoie en général les 11 %, la moyenne observée cette année dépasse les 13 %. 34 % de la production française est au-dessus de ce seuil, contre 1 % sur la moyenne des cinq précédentes campagnes.

Des PS pénalisant pour l'export

Le bilan se gâte avec les PS. Seul un quart des blés franchit la barre de 76, critère essentiel pour l'export. Plus de la moitié n'atteint même pas 74, soit dix fois plus que d'habitude. Dans le grand-Est, la Bourgogne-France-Comté, les Hauts-de-France et la Picardie, la moyenne est en dessous de 72. Seule la région Paca dépasse les 78, alors que traditionnellement, la moitié de la production française atteint ces exigences. « Le plus difficile va être de répondre à des cahiers de charges où les négociations ne sont pas possibles, souligne Olivia Le Lamer, chef de l'unité grandes cultures de FranceAgriMer. Le Maghreb sera le premier débouché impacté. » Les prévisions d'exportation ont d'ailleurs été largement revues à la baisse en direction des pays tiers. Pour une collecte estimée à 26,4 Mt de blé tendre, en tenant compte du transfert des 1,7 Mt des stocks à la ferme, les exports hors Union européenne ne sont estimés qu'à 4,4 Mt. C'est près de 8 Mt de moins que la précédente campagne.


Davantage de grains pour autant de produit final

« Les importations ont été majorées pour tenir compte du facteur qualité », explique Olivia Le Lamer. La consommation de l'ensemble des postes du marché intérieur a aussi été revue à la hausse. Non pas que les industriels fabriqueront plus de produit final, mais parce qu'ils auront besoin de plus de grains pour produire une qualité proche de celle de l'an passé. Malgré d'excellents taux de protéines, seuls 26 % de la collecte possèdent une qualité boulangère bonne à très bonne, contre 78 % sur la moyenne triennale 2013-2015. Quant à l'orge, son cours a décroché par rapport aux autres céréales. La faute à la demande chinoise absente en comparaison de l'an passé. Là encore, la qualité compromet une partie des exportations vers les pays tiers. De 4,6 Mt l'an passé, elles chuteraient à 1,9 Mt pour la période 2016/2017. En maïs, si la récolte n'a pas débuté, les indications du terrain ne laissent pas présager de bons résultats. FranceAgriMer estime la production à 12,2 Mt, contre 13,2 sur 2015/2016, bien loin des 18 Mt de la campagne 2014/2015.