À la Pallice, les OS montent en gamme pour fidéliser les clients à l’export
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Les coopératives et négoces livrant à la Pallice, déploient, avec la Sica Atlantique, une charte qualité pour adapter et calibrer les productions céréalières, dès le semis, et ainsi, répondre encore mieux aux attentes des clients meuniers à l’export.
Nom de code CAP, pour Collecte Atlantique Premium. Le projet, en gestation depuis près d’un an, vise à « implanter des variétés de céréales pour répondre précisément aux besoins qualitatifs, de plus en plus pointus et affirmés, de nos clients meuniers à l’export, explique Simon Amar, responsable développement et marketing de la Sica Atlantique. Au cœur de l’initiative, la plupart des coopératives et négoces de l’hinterland de la Pallice, qui pèsent la quasi-totalité des 2,9 Mt de céréales livrées chaque année, à 60 % composées de blé tendre ».
Reconquérir les parts de marché perdues
Pourquoi initier un tel programme ? « Pour reconquérir les parts de marché perdues par la France en 2016 au profit de la mer Noire, notamment vers l’Afrique de l’Ouest, précise-t-il. Tous les clients ne sont pas revenus aux achats car ils ont trouvé ce qu’ils cherchaient ailleurs. L’enjeu est aussi de développer de nouveaux débouchés, notamment vers les marchés de niche, sources de valeur ajoutée pour le secteur agricole. Cette charte d’amélioration continue vise à asseoir une meilleure adéquation entre le niveau de la qualité des céréales produites dans la région et la demande des utilisateurs à l’export. »
La panification africaine, très exigeante
Les premiers travaux ont consisté à lister les besoins qualitatifs des clients, en particulier ceux des meuniers africains dont les cahiers des charges sont particulièrement exigeants. « À partir de ces données, le groupe de travail a établi une charte de qualité export, spécifique au blé tendre, avec des engagements portant notamment sur le panel variétal, les pratiques culturales, les analyses et la traçabilité des lots, poursuit Simon Aimar. Le plan d’action est déjà défini pour la campagne céréalière 2020/2021, avec un programme d’échantillonnage et d’analyses de la récolte 2020, allant jusqu’à des tests de panification adaptés à certains clients et au génotypage des lots de blé. » De là devrait découler une révision du profil des variétés implantées dès l’automne 2021. « Le rendement ne doit pas être la seule clé de choix : la qualité technologique doit être davantage prise en compte », concède-t-il.
Changer de regard sur l’export
« Toute la filière doit changer de regard sur l’export, confie-t-il. Pas question d’exporter le « tout venant ». Nos clients méritent du sur-mesure, adapté à leurs besoins. En Afrique par exemple, les outils industriels sont à la pointe. Nous prévoyons d’ailleurs des rencontres entre nos clients de l’amont et de l’aval pour, d’un côté, faire valoir les atouts de l’hinterland et d’autre part, insister sur les besoins des importateurs. Pour fidéliser nos clients, nous devons monter en gamme. »
Après le blé tendre, les partenaires du projet CAP comptent très rapidement se pencher sur les autres cultures exportées : orge de brasserie, blé dur, pois…