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Agreste et FranceAgriMer anticipent des reports de semis au printemps

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Les conditions pluvieuses de l’automne compliquent les interventions dans les champs, et pourraient aboutir à des reports de semis au printemps. C’est le constat formulé par les experts de FranceAgriMer, le 13 décembre en conseil spécialisé grandes cultures, et partagé par les analystes d’Agreste.

Agreste et FranceAgriMer anticipent des reports de semis au printemps
Agreste et FranceAgriMer anticipent des reports de semis au printemps

« Les pluies ont le mérite de remplir les nappes. Pour le reste, c’est compliqué… » À l’issue du conseil spécialisé grandes culture de FranceAgriMer organisé le 13 décembre, son président Benoît Piétrement a exprimé devant la presse sa perplexité face à un automne particulièrement humide. Dans les faits, les conditions météorologiques compliquent les semis. Les retards fluctuent entre 3 jours pour le blé tendre et l’orge d’hiver, et 24 jours pour le blé dur, par rapport à l’an passé.

Reports de semis favorables à l’orge de printemps

Résultat : l’hypothèse de reports de semis vers des cultures de printemps prend de l’épaisseur. Ce phénomène concernerait essentiellement les parcelles de blé dur, et profiterait « principalement à l’orge de printemps, mais aussi au maïs grain et tournesol », analyse Abir Mahajba, responsable du suivi des cultures Céré’Obs chez FranceAgrimer.

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Agreste et FranceAgriMer anticipent des reports de semis au printemps - © D.R.
Agreste et FranceAgriMer anticipent des reports de semis au printemps - © D.R.

Taux cumulés de bonnes et très bonnes conditions de culture pour le blé et l’orge en semaine 48.[/caption]

Une note publiée le 12 décembre par Agreste va dans le même sens. Selon le service des statistiques du ministère de l’Agriculture, les surfaces de céréales d’hiver sont estimées à 6,4 millions d’hectares. Soit un recul de 5,1 % par rapport à l’an passé, et de 3,5 % par rapport à la moyenne 2019-2023. Agreste précise que toutes les cultures sont concernées, à l’exception notable du colza, semé plus tôt (voir chiffres ci-dessous).

Un œil sur les consignes de l’UE sur les jachères

Benoît Piétrement ajoute que les reports de semis ne sont pas le seul phénomène qui risque de favoriser les cultures de printemps. « Il est difficile de faire un pronostic à ce stade, mais certaines parcelles qui ont été semées ne passeront pas l’hiver et pourraient être retournées », glisse-t-il. FranceAgriMer fait en effet état de conditions de cultures dégradées, également en raison de l’abondance d’eau (voir graphique). « Le choix de ne pas semer du tout certaines parcelles pourrait également être fait, si l’UE réimpose les jachères pour l’année prochaine », complète Benoît Piétrement.

Les surfaces de cultures d’hiver semées fin 2023 :

  • Blés tendres : 4,49 Mha (-5,1 % en un an, -4,7 % par rapport à la moyenne 2019-23).
  • Colza : 1,35 Mha (+0,5 % et +17,4 %), en hausse pour la troisième année consécutive.
  • Orges : 1,31 Mha (-4 % et +3,1 %).
  • Blés durs : 205 000 ha (-10,5 % et -15,7 %), en baisse pour la troisième année consécutive.
  • Triticale : 307 000 ha (-5,7 % et -2,3 %).
  • Avoine : 45 000 ha (-4 % et -11,4 %)
  • Seigle : 36 000 ha(-4,3 % et -1,3 %)