Agroalimentaire : le rapport Chalmin relativise les marges des distributeurs
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Selon le rapport présenté le 13 novembre par Philippe Chalmin, président de l’Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires, les marges nettes de la grande distribution française ne dépassent pas 6 % dans les rayons charcuterie et volailles, sont très légèrement positives (1 %) dans les fruits et légumes et négatives (-1 à 2 %) dans la boucherie. L’édition 2012 de ce rapport intègre une approche analytique des charges, et donc des marges nettes, rayon par rayon, alors que seules les marges brutes avaient étaient recensées en 2011. Le rapport établit aussi pour la première fois la répartition de la valeur ajoutée au long de la filière. Ainsi, sur 100 € de dépenses alimentaires, seulement 7,6 € reviennent à l’agriculture, contre 11 € aux industriels et 21 € pour le commerce. J.P.
Le gouvernement organisera le 21 novembre une table ronde sur les relations commerciales entre toutes les parties pour débattre notamment de la Loi de modernisation de l’économie, qui régit aujourd’hui les négociations entre distributeurs et entreprises agroalimentaires.
Plusieurs voix se sont déjà élevées contre la portée du rapport Chalmin. Ainsi, la Fédération nationale bovine (FNB) met en doute « la transparence » de la distribution. L’Assemblée permanente des chambres d’agriculture (APCA) souhaiterait, quant à elle, approfondir les résultats en mesurant en particulier « l’impact des pertes en magasin, des promotions et du positionnement des produits importés, notamment en fruits et légumes ».
Enfin, le Modef se dit conforté dans ses revendications. « Le rapport Chalmin confirme que la grande distribution, les industries agroalimentaires et les importateurs sont les grands gagnants du partage de la valeur ajoutée créée à partir des produits agricoles, tant le prix de la matière première est bas », a réagi le syndicat.