Adama poursuit sa croissance en France
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Adama France a pour ambition, d’ici à cinq ans, d’atteindre les 10 % de part de marché en protection des cultures, contre 6,5 % actuellement. L’agrochimiste vise une offre renouvelée pour moitié et comprenant des biosolutions, ainsi qu’une approche combinatoire.
Adama France travaille sur une trentaine de nouvelles solutions à mettre sur le marché d’ici à cinq ans. Cet « acteur local adossé à un groupe international », comme l’a défini son directeur général Simon Cheylan lors d’une conférence de presse organisée le 18 octobre 2022, a pour objectif d'atteindre les 10 % de part de marché en protection des cultures, avec la moitié de son offre renouvelée et intégrant des biosolutions.
Conventionnel et biosolutions
Actuellement, Adama France se place au 5e rang, avec 6,5 % de part de marché, 120 M€ de chiffre d’affaires et une centaine de solutions sur les principaux segments de marché. Leader historique en betteraves et tournesol, l’entreprise prend la deuxième place sur le marché des pyrèthres et la troisième sur celui des herbicides céréales. Adama France compte 80 salariés, dont un quart est mobilisé dans la R&D, avec un investissement de 4 M€. « Une trentaine d’autres collaborateurs sont là pour accompagner nos solutions auprès de la distribution et de la prescription », précise Simon Cheylan.
Adama France travaille à sauvegarder ses solutions actuelles et à innover, tant dans le conventionnel que, désormais, dans les biosolutions. La société propose actuellement trois biostimulants et trois produits de biocontrôle. Elle reste en veille, prête à développer de nouvelles solutions de tiers, de nouveaux partenariats, et mobilise sa propre R&D : une nouvelle substance active anti-limaces de biocontrôle est notamment attendue. « Les biosolutions sont un axe que nous souhaitons développer, afin d’atteindre une part de marché en phase avec les utilisations, souligne le directeur général. Nous souhaitons créer de la valeur pour l’agriculture. De la valeur agronomique, économique, réglementaire et pratique. » Simon Cheylan prend pour exemple les dernières innovations de la société : l’extension d’usage du fongicide Sesto à base de folpel sur blé et orge pour gérer les résistances, l’herbicide céréales Merkur à base de flufénacet, de diflufénicanil et de pendiméthaline pour lutter contre un grand nombre d’adventices, le biofongicide vigne Tenrok à base de phosphonates de potassium avec un délai de ré-entrée abaissé, ou encore l’herbicide betteraves Goltix Silver à base de quinmérac et de métamitrone, spécialement formulé pour la France.
Combinaisons innovantes, nouvelles technologies et approche combinatoire
« En 2025, près de 80 % des produits seront hors brevets, informe Sylvain Nowakowski, directeur marketing. Quatre-vingt-dix substances actives vont tomber dans le domaine public dans les dix prochaines années. Adama en a sélectionné plusieurs dizaines et investit dessus afin de développer des centaines de formulations innovantes et différenciées. Et ce, grâce à ses capacités industrielles, son savoir-faire et son investissement dans les technologies de formulation. » Dernière innovation du groupe dans ce domaine : la technologie Asorbital, qui permet une pénétration et une activité systémique améliorées du prothioconazole.
Adama France ne se limite pas aux produits hors brevet. La société développe une approche combinatoire. « Nous proposons une boîte à outils autour de nos solutions conventionnelles, avec des biostimulants, du biocontrôle, mais également des services comme Lim-alert, Vitis, et de l’AgTech comme E-gleek, Trapview », précise le directeur marketing.
Éviter les ruptures d’approvisionnement
« Le secteur de l’agro-fourniture fait face à de nouveaux défis, qui viennent s’ajouter à ceux liés à une réglementation instable et aux préoccupations environnementales croissantes, relève Romain Tranquart. La disponibilité des produits, coformulants comme emballages, est sous tension, avec des capacités de transport réduites. » Selon le directeur commercial, Adama France a dû, l’an passé, gérer des retards de livraison, mais les ruptures d’approvisionnement n’ont touché que le chlortoluron. « Nous avons un stock tampon mobilisable en Europe, explique Romain Tranquart. Adama possède des usines de formulation en Pologne, en Italie et en Espagne. »
Le groupe Adama en quelques chiffres :
- 1er fournisseur de solutions phytosanitaires hors brevets ;
- Chiffre d’affaires de 4,8 milliards de dollars ;
- Présence commerciale dans plus de 100 pays ;
- Plus de 270 matières actives, dont 120 pour lesquelles Adama a la maîtrise industrielle et réglementaire ;
- Hubs de production entièrement intégrés en amont en Israël et en Chine ; 12 usines de production, 4 sites de R&D.