Agriconomie compte tripler son chiffre d’affaires phytos d’ici à 2025
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La vente de produits phytosanitaires en ligne se développe. La plateforme de e-commerce Agriconomie ambitionne pour sa part, d’ici à 2025, de faire un chiffre d’affaires de 40 millions d’euros avec ces solutions, contre 12 millions aujourd’hui. Le point, avec Clément Le Fournis, co-fondateur et directeur général de la société.
Lancée en 2013, la plateforme de e-commerce Agriconomie termine sa 4e année de commercialisation de produits phytosanitaires. « Nous devrions atteindre, fin juin, 12 millions d’euros de chiffre d’affaires sur ce segment, ce qui représente 20 % de notre chiffre d’affaires total, précise Clément Le Fournis, co-fondateur et directeur général. Notre ambition, pour 2025, est d’arriver à 40 millions d’euros. »
Le développement de ventes de produits phytosanitaires en ligne chez les distributeurs agricoles n’est pas pour inquiéter le directeur général. « Ce développement montre que notre modèle est bon et conduit les agriculteurs à aller sur notre site », souligne-t-il.
Agriconomie propose même d’accompagner les distributeurs dans leur création de sites e-commerce. « Nous avons déjà six clients », informe Clément Le Fournis.
Pour la disponibilité avant tout
Actuellement, 7 000 des 90 000 clients d’Agriconomie achètent des produits phytosanitaires. Tous les jours, entre 50 et 60 commandes sont passées. « Le profil de l’exploitant acheteur était, au départ, plutôt technophile, installé en grandes cultures et téméraire car nous arrivions sur le marché, reprend le directeur général. Aujourd’hui, nous sommes connus, et les agriculteurs sont tous plus ou moins technophiles, internet est le prolongement de la journée. »
Pour Clément Le Fournis, le prix n’est pas le premier facteur qui attire le client. « Avec la suppression des 3 R, les marges se sont réduites sur les produits phytosanitaires, d’autant que la hausse des prix ne peut pas être complètement répercutée. Le prix n’est donc plus un élément de différenciation. Cette année, les agriculteurs viennent avant tout chez nous pour la disponibilité des produits. Le prix arrive en second plan. Viennent ensuite la largeur de la gamme et la livraison à domicile. »
Agriconomie dispose d’une importante plateforme de dépôt à Lille et de deux entrepôts situés à Reims, ouvert il y a sept mois, et à Tours, depuis un mois. Ainsi, 40 % du territoire peut être livré en 12 h ou en 24 h. Deux ou trois autres dépôts devraient être opérationnels d’ici à la fin de 2022, notamment dans le sud et le centre-est de la France, car les clients couvrent aujourd’hui l’ensemble de l’Hexagone.
Quinze conseillers phytos à l’écoute
Agriconomie s’est structurée pour répondre à toutes les attaques. « Nous avons les mêmes fournisseurs que les distributeurs agricoles, donc les mêmes produits, explique Clément Le Fournis. Pour les retours, nous sommes assurés comme eux. Seules les reprises pour non utilisation ne sont pas acceptées. Car nous refusons ce coût supplémentaire qui viendrait augmenter les prix des produits : les agriculteurs qui savent gérer leurs volumes d’approvisionnement ne doivent pas payer pour les autres. »
La société dispose de quinze collaborateurs détenteurs du Certiphyto. « L’étiquette fournit les conseils à l’utilisation et nous envoyons systématiquement les FDS au client, poursuit le directeur général. Si l’agriculteur a des questions, il peut nous appeler. »
L’accompagnement technique au téléphone monte en puissance avec le développement d’utilisation des biostimulants et produits de biocontrôle. Ces solutions alternatives devraient constituer 20 % des ventes de produits de protection des cultures en 2025 chez Agriconomie. La société se limite aux solutions disposant d’une AMM.
Anticiper davantage les approvisionnements
Comme tous les fournisseurs d’intrants, Agriconomie fait face à un contexte tendu, tant sur les disponibilités que sur les prix. « Nous retrouvons actuellement du glyphosate, mais les approvisionnements restent compliqués sur de nombreux produits, note Clément Le Fournis. Certaines molécules, comme le prochloraze ou l’azoxystrobine, font défaut. Les agriculteurs anticipent davantage : ils commencent déjà à couvrir leurs produits phytosanitaires d’automne. Nous restons en veille avec les sociétés phytosanitaires. Les prochains semis doivent être anticipés. »