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Agritech Israël 2018 : Les filières françaises ont leur rôle à jouer

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Alors que la France accueillait la semaine dernière Viva Technologie, le rendez-vous mondial de l'innovation, Reference-appro vous propose de poser le regard hors de nos frontières pour observer le fourmillement technologique à l'international. Par exemple à Tel Aviv, où se déroulait la 20e édition du salon Agritech Israël, du 8 au 10 mai. Le point sur les dernières innovations et évolutions technologiques agricoles avec Pierre Poullain, directeur général de Valeur-Tech, service de formation et de conseil dédié aux nouvelles technologies et à la valorisation des données agricoles

 

Reference-Appro : Que doit-on retenir de cette 20eme édition d'Agritech Israël ?

Pierre Poullain : Les acteurs historiques, leaders sur leurs secteurs, ont été au centre de cette édition, en particulier sur le lait et l'irrigation. Afimilk, acteur pionnier des solutions de gestion intelligente des troupeaux laitiers, confirme son leadership et son positionnement sur le croisement et la valorisation des données d'exploitation. Même tendance pour l'irrigation : Netafim, Naandanjain, Talgil montrent des progrès significatifs dans l'intégration multi-sources de données. La frontière de l'irrigation de précision au smart-management intégré de la ressource en eau est en passe d'être franchie.

 

RA : L'exposition 2018 a consacré un hall aux innovations et aux start-ups. Avez-vous relevé des technologies intéressantes ?

P.P. : Oui, par exemple, CLARI FRUIT fruit qui intègre de l'imagerie ainsi que le désormais célèbre scanner SCIO pour qualifier l'état des fruits et légumes : maturité, fraîcheur, durabilité et goût. CROPTIMAL et son laboratoire d'analyse portatif semble prometteur, car il permet de combiner des analyses de sols, d'eau et de tissus végétaux. Côté capteurs, nous avons remarqué PLANT-DITECH et ses modèles de phénotypage, SOLCHIP qui ajoute une station météo connectée et une valve de contrôle, ou encore VIRIDIX.

 

RA : Quelles sont les opportunités pour les filières françaises ?

P.P. : Le coût des différents capteurs et services intégrés n'est pas si éloigné des tarifications françaises, ce qui rend les technologies de l'Hexagone très compétitives sur les marchés internationaux. À l'inverse, nous avons vu beaucoup de concepts et de solutions innovantes, qui méritent un réel travail d'intégration dans les chaînes de valeur : conseil, traçabilité produit, assurance, etc. Dans ce domaine, la France aurait tort de ne pas valoriser ses compétences agronomiques, et la diversité de ses contextes, économiques et pédoclimatiques, pour mettre en musique ces nouveaux outils et leurs données, afin de libérer tout leur potentiel de valeur.