Avec Spotizi, Sumi Agro veut structurer l’offre de services liée aux drones
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L’équivalent de Uber ou de Booking, mais pour les services rendus au secteur agricole par drone. C’est la logique de Spotizi, une plateforme web que Sumi Agro va lancer le 23 octobre 2023. La firme se situe comme un facilitateur d’affaires aux ambitions économiques limitées… pour commencer.
« Historiquement actifs sur le trading de produits, nous continuons notre évolution vers une logique du service. » C’est la posture exprimée par le président de Sumi Agro France, Thierry Castel, le 6 octobre en conférence de presse. L’annonce du jour concernait Spotizi, une plateforme web qui sera officiellement lancée le 23 octobre. L’objectif de Spotizi peut en effet étonner, compte tenu des spécialités de la firme : il s’agit de faciliter la rencontre entre l’offre et la demande, en matière de services agricoles rendus par drone.
Plus de 70 prestataires recensés
Sumi Agro a fait son propre diagnostic de ce marché. « Il ne tient pas toutes ses promesses pour le moment, estime Guillaume Pages, responsable prospective. Cela tient à la fois à une offre riche mais peu lisible, et au terrain, peut-être pas mature. Nous estimons que Spotizi arrive au bon moment. » Le plateforme va recenser les différents services proposés par les dronistes, une cinquantaine en tout, par catégorie (prise et traitement d’images, réalisation de travaux aux champs, formations à l’utilisation de drones, recherche et développement). Quelque 70 prestataires ont été contactés par Sumi agro pour structurer le site. Une quarantaine seraient déjà prêts à s’inscrire dès le lancement de la plateforme.
Faire de Spotizi le Uber du drone agricole
À l’image de Uber, Booking ou encore AirBnB, Spotizi jouera alors les entremetteurs. Ce catalogue est proposé aux potentiels utilisateurs : distributeurs, collectifs d’agriculteurs, ou directement les exploitants. « Le demandeur reçoit différents devis anonymisés sous 24h, fait son choix, puis est mis en relation avec l’entrepreneur », résume Guillaume Pages. Focalisé sur le drone à son lancement, la plateforme pourra au fil de l’eau intégrer d’autres technologie, notamment la robotique « au sol ».
Concernant le modèle économique, Sumi Agro ne demande aucun droit d’entrée pour accéder à Spotizi. Les seuls revenus de la firme proviendront d’une commission touchée sur chaque contrat conclu, et à terme d’espaces publicitaires. « La commission sera inférieure à 10 %, pose Guillaume Pages. Nous voulons couvrir les frais de fonctionnement. L’enjeu n’est pas le profit. » Et Thierry Castel d’enfoncer le clou : « Nous n’avons rien à commercialiser, nous ne poussons aucune offre Sumi Agro sur cette plateforme. »
Objectif 200 000 hectares sous trois ans
Alors, quel intérêt pour la firme ? « Ce modèle est totalement innovant pour l’agriculture, réponde son président.. Spotizi va permettre de créer des marchés, de l’innovation. Nous nous positionnons au-dessus de la mêlée, en pionnier, c’est une posture qui peut créer des ouvertures intéressantes. » Si Spotizi révèle des trous dans la raquette du côté de l’offre des dronistes, des projets de R&D pourraient voir le jour, et Sumi Agro pourrait par exemple se positionner en partenaire ou facilitateur de ces futurs business.
L’objectif exprimé est de centraliser 40 % des prestations par drone sous trois ans, et couvrir 200 000 hectares au même horizon.
Les distributeurs à la fois du côté de l’offre et de la demande
Comment les coopératives et négoces pourront-ils s’insérer sur Spotizi ? Spontanément, Guillaume Pages les situe du côté des utilisateurs : « Les distributeurs pourront y trouver de quoi étoffer l’offre proposée à leurs clients et adhérents. » Certaines structures ont déjà des services liés aux drones dans leur catalogue, et pourraient voir en Spotizi une forme de concurrence. « Les distributeurs sont nos clients, nous les avons sondés, les retours sont positifs, assure Guillaume Pages. Ils voient aussi en Spotizi une manière de donner de la visibilité à leur propre offre, pour toucher au-delà de leurs seuls adhérents. »