BASF mise sur l’économie de la fonctionnalité
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Pour BASF, nul doute, l’économie de la fonctionnalité est un modèle d’affaires plein d’avenir en agriculture et un outil pour la transition agroécologique. L’entreprise, qui développe déjà son service xarvio Healthy Fields, poursuit ses réflexions sur le sujet. Elle vient de créer un laboratoire dédié, qui regroupe déjà une vingtaine d’acteurs, afin de créer de nouvelles offres en la matière.
« L'économie de la fonctionnalité, qui consiste à vendre un résultat et non plus un produit, répond aux enjeux de production et de durabilité », avance Jean-Jacques Pons, directeur général de BASF France - division Agro, lors d’une visioconférence de presse organisée le 5 juillet 2023.
Selon l’analyse du Groupe Prospective, animé par la société et composé d’une trentaine de participants issus de structures représentant les filières agricoles, autour de 20 % des agriculteurs et des surfaces agricoles en grandes cultures pourraient être concernés par une offre résultant de l’économie de la fonctionnalité en 2030.
BASF crée un laboratoire de l’économie de la fonctionnalité en agriculture
L’intérêt de BASF pour l’économie de la fonctionnalité ne date pas d’hier. La société, après trois années de phase pilote, a commercialisé lors de cette campagne son service de vente de cultures saines sur blé tendre et orge, appelé xarvio Healthy Fields. En 2023, le service a ainsi permis de suivre 12 000 ha, sur 280 exploitations et avec huit distributeurs.
En 2021, la société a créé le Groupe Prospective afin de mener à plusieurs une réflexion sur le sujet, avec l’appui méthodologique du Gerpa (Groupe d’études Ressources Prospective) et du CNAM (Centre national des Arts et Métiers). Objectif des réunions de travail : faire émerger des offres d’économie de la fonctionnalité pour les grandes cultures, en se basant sur des scénarios prospectifs à horizon 2030.
Le 3 juillet 2023, afin d’explorer concrètement des pistes d’offres et nouer de nouvelles coopérations, BASF a créé l’EF Lab.agri, le laboratoire de l’économie de la fonctionnalité en agriculture. « Ce groupe de réflexion rassemble déjà une vingtaine de personnes », précise le directeur général. Le groupe réunit des distributeurs, des OPA, des instituts techniques, des ETA… L’idée est de réfléchir en filière et d’associer autour des projets les différents acteurs de la chaîne de valeur. BASF espère que l’aval les rejoindra bientôt.
Un outil pour la transition agroécologique
« Les offres résultant de l’économie de la fonctionnalité sont très sécurisantes pour le client final, puisque le risque est pris par le producteur de l’offre », souligne Jérôme Clair. Le responsable xarvio Digital Farming France tient toutefois à souligner la différence avec une assurance. « L’assureur assure un risque sans pouvoir agir sur ce risque. Le producteur d’offres résultant de l’économie de la fonctionnalité, lui, a tout intérêt à minimiser les ressources nécessaires et à réduire le risque. Ce qui crée un cercle vertueux. » Pour Jérôme Clair, ce modèle d’affaires, qui mutualise les efforts, constitue un formidable outil pour la transition agroécologique.
La société devrait tester, d’ici à deux ans, deux nouveaux projets. « Le champ des offres est quasi infini », note le responsable xarvio Digital Farming France. Mise en place d’une nouvelle culture, gestion du désherbage, de l’irrigation… Reste à bâtir ces offres, ce qui exige une coconstruction équilibrée entre les différents partenaires engagés.