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Bayer fait le point sur le dossier des néonicotinoïdes

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« Il faut laisser travailler les agences Efsa et Anses ! » Lors d'un point presse sur le décryptage de l'actualité politique et réglementaire liées au néonicotinoïdes, Bruno Zech, directeur développement et homologation chez Bayer (photo), a isolé le débat scientifique du débat politique. Le projet de loi sur la biodiversité passe le 7 juillet devant la Commission du développement durable du sénat. Le 24 juin, la Commission des affaires économiques du sénat s'est opposée à l'interdiction des néonicotinoïdes au 1er janvier 2016. Elle estime qu'il convient « de retenir une approche scientifique à l'échelle européenne ».

L'Anses a été saisie par les ministères chargés de l'Agriculture et de l'Ecologie pour examiner tous les néonicotinoïdes. La Commission européenne doit se prononcer sur les autorisations des trois néonicotinoïdes suspendus sur les cultures non attractives, les céréales et les betteraves, avant la fin 2015. Les dossiers complémentaires demandés par l'Efsa ont été déposés par les firmes en décembre 2014. Pour les AMM retirées sur les cultures à risques pour les abeilles, colza, tournesol, maïs, pommes de terre, les sociétés doivent déposer leurs dossiers en septembre 2015. « Ils seront examinés en 2016, l'Efsa met cette année la priorité sur ceux adressés en 2014. » Bayer livre quelques éléments  : « Suite à ces procédures complémentaires, nous avons réalisé des essais sur les effets sur les cultures suivantes. Sachant que la dose sans effet de l'imidaclopride est de 20 ppb, nous avons appliqué 5 fois la dose en traitement de semences d'un blé pour simuler une situation extrême. Dans le nectar du colza suivant, nous avons trouvé de zéro à 1 ppb, dans la culture intermédiaire, de zéro à 5 ppb. Ces résultats sont cohérents avec ceux donnés dans les dossiers d'homologation. » Bruno Zech a aussi souligné que le Danemark, cité comme l'un des pays les sévères en matière de règle environnementale, a pris une dérogation pour autoriser les néonicotinoïdes sur colza, « par pragmatisme ».