Biocarburants et émissions de GES : l’Ademe dresse un bilan positif
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L’Ademe a rendu publique, le 8 avril, son étude sur l’analyse du cycle de vie des biocarburants de première génération. Principale conclusion : leur bilan en termes d’émissions de gaz à effet de serre (GES) et de consommation d’énergies fossiles est positif, comparé à celui des carburants fossiles. Les réductions d’émission de GES vont, pour les bioéthanols, de 49 % pour le blé à 66 % pour la betterave, voire à 72 % pour la canne à sucre. Des performances qui satisfont les producteurs de biocarburants que sont Proléa, l’AGPM, l’AGPB, la CGB et le SNPAA. « Une analyse complémentaire sera menée pour modéliser l’impact du changement d’affectation des sols », a précisé Jean-Louis Bal, directeur productions et énergies durables à l’Ademe. Car pour l’heure, ce critère reste, à l’échelle de la planète, difficile à quantifier. Un aspect que les associations environnementales, à l’image de FNE (France nature environnement) condamne fermement. M.L.
Photo : Jean-Louis Bal, directeur productions et énergies durables à l’Ademe, présentait, le 8 avril, les conclusions du rapport sur l’ACV des biocarburants de première génération.
Pour eux, il s’avère en effet désastreux de raser une forêt primaire pour implanter des cultures énergétiques. En Europe, précisent les producteurs de bioéthanol, la production de bioéthanol ne s’accompagne pas de changement d’affectation des sols.
Selon les estimations faites par Sofiprotéol à partir des nouvelles données de l’Ademe,
l’incorporation de près de 6,25 % de biodiesel dans le gazole distribué à la pompe a permis d’éviter, en 2009, l’émission de 4,8 millions de tonnes d’équivalent CO2 dans l’atmosphère. Un bilan que la filière compte bien encore améliorée, au travers notamment de « la démarche de progrès Diester ».
Côté chiffres, l’ETBE décroche des performances moins importantes mais logiques vu qu’obtenues après une seconde transformation. Les chiffres varient de 24 % pour le blé à 42 % pour la betterave.
Les bilans sont plus favorables pour les biodiesels, allant de 59 % pour le colza à 91 % pour les esters dérivés de graisses animales et 90 % pour les huiles usagées.
Les filières d’importation, canne à sucre, soja, palme, présentent des bilans systématiquement plus favorables que les filières européennes car « les processus de production de ces biocarburants utilisent une part importante d’énergies renouvelables », note le rapport. Attention toutefois à tenir compte du facteur changement d’affectation des sols. Car dans de nombreux pays, les incertitudes sont grandes quant au choix des parcelles pour implanter ces cultures (déforestation notamment).