Biocontrôle, un terme peu connu du consommateur

Les avancées techniques et scientifiques du monde agricole reçoivent généralement peu d’écho chez le grand public. Bien que tentant de répondre à la demande des consommateurs en termes de diminution de l’usage des pesticides, le biocontrôle ne déroge pas à la règle. Une étude réalisée par le pôle de compétitivité Innov’Alliance en 2020 auprès de 600 personnes montre qu’à peine 10 % d’entre elles connaissent l’existence de cette solution alternative. Le sondage quantitatif a été mis en relief par une étude qualitative menée auprès du panel. Les résultats ont été présentés le 10 décembre au cours d’une conférence organisée par Valoria et Agri Sud-Ouest Innvation.

Le biocontrôle associé à l’agriculture biologique

Parmi les concepts associés aux produits de biocontrôle, ceux qui reviennent le plus souvent sont la protection de l’environnement (69 %), la santé du consommateur (54 %), le naturel (39 %) et la protection de l’utilisateur (35 %). Après leur avoir expliqué ce dont il s’agit, 96 % des consommateurs sont favorables à une mise en avant de l’utilisation de ces produits. Cependant, ils seraient enclin à associer biocontrôle et agriculture biologique, un amalgame qui risque d’apporter une certaine confusion, estime Innov’Alliance.

Du côté plus qualitatif, des craintes sont également exprimées, notamment sur la rentabilité pour l’agriculteur. Les sondés appréhendent que les traitements, longs et coûteux, soient finalement boudés car pas assez rémunérateurs. La question de l’efficacité a été soulevée, à savoir si un modèle fondé sur les biosolutions répondrait aux demandes de productions à grande échelle. Enfin, le panel a émis la nécessité d’avoir des garanties quant à l’impact sur les écosystèmes et les équilibres naturels, et donc sur la maîtrise de ces solutions.

Une mention sur les produits

Les sondés déclarent à 84 % qu’une mention « Usage de produits de biocontrôle » sur un produit les inciteraient à l’acheter. Un pourcentage important qui révèle la nécessité d’informer le consommateur, que ce soit par des reportages télévisés, les réseaux sociaux ou des animations en magasins. Pour Innov’Alliance, trois axes de communication sont à privilégier : le naturel, la santé et la planète. Tout en évitant un vocable qui inquiète le grand public, comme « solutions chimiques » ou « bactéries ».

Les sondés se sont vu proposer d’imaginer des slogans pour vanter le biocontrôle. « Laissons la nature faire le travail » ou « Biocontrôle : solution naturelle dans notre assiette » ont été les plus plébiscités.