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Cerexagri enquête sur l’utilisation des dithiocarbamates

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« Leader sur le marché du mancozèbe et du manèbe, nous voulions faire le point sur l'utilisation terrain de ces vieux produits très consommés, explique Sébastien d'Innocenzo, chef de marché grandes cultures chez Cerexagri-UPL. Certains résultats de l'enquête que nous avons menée nous ont surpris. » Parmi les conclusions inattendues, l'association à un autre fongicide réalisée par près d'un quart des utilisateurs, « les préparations à base de fluazinam et cymoxanil + mancozèbe sont les premiers partenaires cités », et la polyvalence d'utilisation sur de nombreuses cultures : « un quart des agriculteurs utilisant des dithiocarbamates, et 31 % dans le Nord-Pas de Calais, y ont recours sur pois, blé, oignon… ». La moyenne nationale du nombre de passages s'élève à 9, mais avec des disparités importantes : 46 % des producteurs réalisent plus de 10 traitements par campagne ; les régions Bretagne, Centre et Champagne, moins de 5. « Nos préconisations sont de 8 mancozèbe et 8 manèbe », précise Sébastien d'Innocenzo. Des recommandations qui pourraient évoluer en fonction de la réglementation. Mais l'arrêté limitant le nombre d'applications des spécialités composées uniquement de dithiocarbamates à 8, ou fixant un dosage maximal de substance active par campagne, n'est toujours pas paru. G.G.

Guillaume Beauvallet, d'Arvalis-Institut du végétal, recommande néanmoins aux producteurs de montrer à l'Union européenne, peu favorable aux dithiocarbamates, que la France peut être bon élève en la matière : « Nous conseillons d'anticiper la réglementation et donc de ne pas dépasser 8 traitements avec des spécialités à base de dithiocarbamates ». L'enquête de Cerexagri-UPL, qui a été menée auprès de plus de 300 producteurs de pommes de terre sur trois zones de production (Nord-Pas de Calais ; Picardie - Haute-Normandie ; Bretagne - Champagne - Centre), montre que 96 % des utilisateurs ont déjà utilisé des dithiocarbamates et que 88 % d'entre eux ont opté pour ce choix lors de la dernière campagne. Un pourcentage qui s'élève à 94 % chez les producteurs ayant plus de 20 ha de pommes de terre. Principales raisons d'utilisation : le prix (62 %), le bon niveau d'efficacité général (51 %), et l'intérêt dans la lutte contre l'alternariose.