Claude Tabel, président de l’UFS, « nous devons repenser le financement de la recherche variétale du blé dur »
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Alors que la France ne compte plus que deux obtenteurs travaillant le blé dur - RAGT et Florimond Desprez - Claude Tabel a, à l’occasion de la journée filière du 1er février dédiée à cette céréale, insisté sur la nécessité de repenser le financement de la recherche. Il a émis plusieurs idées pour jouer collectif.
« La baisse des redevances Sicasov et Criv depuis 2016 pour le blé dur pose la question du financement de la recherche, alertait Claude Tabel, à l’occasion de la journée de la filière blé dur du 1er février à la Rochelle. Un programme sérieux de recherche coûte entre 1,5 et 2 M€/an. Or, en 2021, le montant des redevances atteignait 2,7 M€, soit à peine deux projets de recherche ! Pour atteindre les objectifs ambitieux que nous nous fixons pour la filière, en termes de qualité, de moindre utilisation d’intrants, de diminution de gaz à effet de serre… la génétique est un levier incontournable. »
Des négociations avec la Sicasov sont actuellement en cours pour fixer le montant de la future contribution. Mais Claude Tabel a évoqué plusieurs pistes d’évolution possibles. « En Australie par exemple, aucune royaltie n’est perçue sur les semences certifiées. Là-bas, une participation est prélevée sur chaque tonne livrée aux OS. D’autres pays ont instauré une redevance à l’hectare. La filière française doit avoir le courage de regarder le problème en face car le progrès profite à tous les agriculteurs, utilisateurs de semences certifiées ou non. Pour que nous puissions, nous obtenteurs, investir, nous avons besoin de visibilité. Pour assurer la pérennité de cette recherche, nous devons miser sur le collectif. »