Des alternatives aux traitements de semences « classiques » en test
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Dans les années à venir, le marché de la protection des semences devrait voir arriver de nouvelles solutions associant biostimulants, biocontrôle ou d’autres techniques. Traitement à la vapeur, à l’ozone, plusieurs pistes sont testées. Semae a fait le point, via une visio-conférence, le 8 avril.
Le 8 avril, Semae (ex-Gnis) organisait un webinar pour faire le point sur les innovations en matière de protection des semences, version 2.0. Si les agriculteurs souhaitent conserver une protection efficace contre les maladies, les ravageurs et les aléas climatiques, ils sont aussi demandeurs de solutions plus « propres » pour diminuer les IFT tout en conservant les rendements.
Vapeur, ozone en test chez Agora
Plusieurs pistes sont à l’étude. Agora teste par exemple deux techniques : « la vapeur et l’ozone, précise Aymeric Dezobry, responsable semences pour la coopérative. Nous n’en sommes qu’au tout début des essais. La technique à la vapeur ne représente pour l’heure que 0,02 % de PDM de la protection de la semence. Tout l’enjeu réside à bien calibrer l’outil : assez chaud pour tuer le maximum de pathogènes mais pas trop chaud pour ne pas détruire le germe de la graine. La technique à l’ozone est étudiée avec l’école d’agronomie de Beauvais mais là encore, il est trop tôt pour dresser un bilan. Une chose est sûre, ces nouvelles techniques seront plus compliquées à mettre en œuvre. »
Sucseed, un projet pour identifier des pistes innovantes
Pour Laurent Largant, directeur d’Afaïa (1), pas de doute « la solution d’avenir sera un mix entre biostimulant, solution de biocontrôle, matières fertilisantes… pour aider la plante à mieux se développer. La semence doit devenir un acteur central de la gestion de la santé des plantes. C’est d’ailleurs dans ce sens que nous travaillons avec d’autres partenaires au sein du projet Sucseed, lancé en fin d’année 2020. » Coordonné par l’Inrae, ce programme, qui court jusqu’en 2025, a pour objectif d’identifier les solutions alternatives aux pesticides au travers de trois leviers : l’amélioration des défenses des semences, le pilotage de leur microbiote et la modification du micro-environnement des graines en germination. Les essais portent sur quatre cultures : le blé, le colza, la tomate et le haricot.
De nouveaux TS d’ici à trois ans
IBMA, qui promeut les produits de biocontrôle, fait également partie du programme. « Il est effectivement important de mutualiser les solutions, concède Flora LImache, responsable des affaires techniques et réglementaires pour l’institut. Nous travaillons à la fois sur la recherche de substances naturelles pour aider les plantes à mieux se défendre et à l’identification d’exsudats capables de repousser les pathogènes. La formulation de ces spécialités est capitale, tout comme leur acceptabilité auprès du grand public ! » À ce jour, seulement quatre produits de biocontrôle (2) sont homologués en traitement de semences. Mais une enquête réalisée au sein des membres d’IBMA révèle que 15 nouveaux traitements de semences sont actuellement à l’étape de la R&D. 75 % des entreprises travaillent d’ailleurs sur ce thème. « Un chiffre qui nous laisse entrevoir l’arrivée d’innovations d’ici à trois ans », confie-t-elle.
(1) Syndicat professionnel des acteurs de la filière des supports de culture, paillages, amendements organiques, engrais organiques et organo-minéraux et biostimulants
(2) Cerall, Copseed, Integral Pro et Votivo