Du Sia au Sima, un contraste saisissant
Le | Agrofournisseurs
De la porte de Versailles, où s’est déroulé le Salon international de l’agriculture du 19 au 27 février, au parc des expositions de Villepinte, occupé du 20 au 24 février par le Salon international du machinisme agricole, le contraste était saisissant. Au Sia, les éleveurs ont pu évoquer leurs difficultés au public, à l’écoute. Au Sima, davantage de céréaliers et des affaires qui allaient plutôt bon train.
La porte de Versailles ressemble de plus en plus à une grande foire entièrement tournée vers le grand public. Et c’est sa vocation, assumée avec un professionnalisme certain. Du hall 1, avec la traditionnelle plus grande ferme de France, au hall 2, où l’Odyssée végétale offre des attractions toujours plus ouvertes sur le jeune public, en allant au pas de charge jusqu’au hall 7, haut lieu des gastronomies régionales au succès toujours incontesté… Aucun doute. Le contact entre le public et les représentants du monde agricole est ludique et fait fi des polémiques. La sensibilité au monde agricole est réelle, le capital sympathie intact, ce qui ne signifie pas une absence d’exigence en termes de qualité et de respect de l’environnement. C.D.
Les travées du Sima bénéficiaient d’une toute autre ambiance, en décalage avec l’image d’une agriculture en souffrance, majoritairement portée par les médias nationaux. Il est vrai que les céréaliers étaient sans doute mieux représentés dans le flux des visiteurs qui ont arpenté les allées du parc des expositions de Villepinte, que les éleveurs. Curieux des innovations, toujours aussi passionnés de matériel, les agriculteurs français ont fait le plein d’informations… et les affaires allaient bon train. « Moins cependant qu’il y a deux ans, explique un exposant. Car l’euphorie est passée. Nous savons très bien que les cours peuvent piquer à nouveau vers le bas. Les investissements seront au rendez-vous, mais parfaitement raisonnés ».
Le raisonnement était aussi à l’honneur sur l’espace des bonnes pratiques agricoles, où les représentants des firmes phytosanitaires et engrais animaient des stands, aux côtés des instituts techniques, de Trame, des chambres et d’autres partenaires. Au cœur de cet espace, le magazine Campagnes et environnement, édité par Terre-écos, relayait tout naturellement l’information dans un guide dédié à ce thème.
Au fil des stands - SIMA : débats, ateliers et conférences
Cemagref : halte à la dérive !
La dérive, quantité de produit qui part dans la nature lors d’un traitement phytosanitaire, peut dépasser 30 % de la dose utilisée, a souligné Jean-Paul Douzals, du Cemagref, lors de l’une des conférences organisées sur l’espace bonnes pratiques. Parmi les causes, la taille des gouttes mais aussi problème de matériel sans oublier le vent. Le bon choix des buses, comme celles à injection d’air, est une des solutions pour limiter la dérive.
Trame : les TCS sont rentables
Prendre du temps pour observer : tel est l’un des messages qu’a voulu faire passer Jacky Chauvin, agriculteur du Maine-et-Loire et adepte des TCS (techniques culturales simplifiées). Lors de son témoignage dans l’atelier organisé par Trame, il a aussi démontré que les TCS sont rentables à condition de les intégrer dans une démarche globale de gestion de l’exploitation, avec une place importante à accorder aux rotations.
FNCuma : la proximité est aussi un gage de compétitivité
La place des Cuma sur le territoire était à l’honneur sur le stand de la FNCuma. Et un message, prenant en partie le contrepied de la création d’une entité commune Coop de France et InVivo : « quelle place pour les petites coopératives ou les cuma entre cette future grosse structure ? La compétitivité n’est pas seulement affaire de taille. Elle passe aussi par la proximité. » Un message porté haut et fort. « Il est possible d’agir fortement sur les charges de structures, dont 50 % sont représentés par la mécanisation. »
Au fil des stands - SIA, honneur au grand public
Bruno Le Maire (2e plan) lors de la rencontre officielle des partenaires de l’Odyssée Végétale. Pour Bruno Le Maire, « il est légitime d’accompagner les agriculteur sur un plan technique et financier vers une agriculture durable, il faut arrêter de les stigmatiser ».
Coop de France : un stand de rencontres
. Les produits Agri Confiance
Nombreuses sont les personnalités du monde agricole et politique qui se sont arrêtées au stand de Coop France. Nombreux aussi les visiteurs appelés à découvrir et déguster la palette de produits sous logo Agri Confiance où les diverses professions se sont succédées tout au long de la semaine.
. L’accord cadre avec Vivea
Parmi les évènements organisés, le bilan de l’accord cadre Coop de France/Vivea présenté le 24 février par Christiane Lambert, présidente de Vivea, et Philippe Mangin, président de Coop de France. Cet accord pour le développement de la formation des exploitations agricoles a été signé il y a un an au même endroit. Les signataires se sont félicités de son succès, rappelant le rôle joué par les coopératives dans les formations préparatoires Certiphyto, mais aussi sur les autres points de l’accord tel la performance énergétique ou la certification des exploitations. En 2011 s’ajouteront des formations sur la PAC, la gestion de l’exploitation, l’agronomie, l’environnement.