Infrastructures, recrutements, déploiement international… les projets d’Elicit Plant après une levée de fonds record

C’est une levée de fonds historique, en France, pour un fabricant de biostimulants. Elicit Plant, producteur de solutions à base de stérols, vient d’annoncer un premier tour de table atteignant 16 M€. L’investisseur principal est Sofinnova, un fonds d’investissement porté notamment par Sofiprotéol, Unigrain, Vivescia, et six caisses du Crédit agricole. Les autres investissements proviennent du fonds ECBF, du Fonds French Tech Seed géré par Bpifrance, du Crédit agricole Charentes-Périgord, de la Banque européenne d’investissement, et de Nouvelle-Aquitaine Co-Investissement (Naco), le fonds d’investissement de la région Nouvelle-Aquitaine.

Développement des outils de R&D d’Elicit Plant

Ces financements permettront à la petite société charentaise de prendre de l’ampleur : les effectifs ont déjà doublé au cours de l’année écoulée, et des travaux viennent de commencer. Le laboratoire de biologie devrait voir surface multiplier par deux, tandis qu’un laboratoire de formulations de 500 m² va être créé. Il comprendra une partie sourcing et une partie recherche fondamentale, destinée à découvrir des modes de fonctionnement du végétal encore inconnus.

« Les biostimulants suscitent parfois la méfiance, car certains produits ne sont pas testés en conditions réelles et leur mode de fonctionnement n’est pas rendu public, regrette Aymeric Molin, directeur général et cofondateur d’Elicit Plant. Nous voulons être capables d’expliquer chaque phénomène aux distributeurs. » L’objectif, ambitieux, est d’atteindre le niveau de performance des produits phytosanitaires. « Le produit qui marche tout le temps, dans toutes les conditions et à tous les stades, c’est merveilleux mais ça n’existe pas, affirme Aymeric Molin. La recherche approfondie nous permet de déterminer les méthodologies propres à chaque situation pour un résultat optimal, reproductible d’années en années. »

Une solution dédiée à l’orge et au blé en cours de développement

Elicit Plant a déposé une demande d’extension d’usage de l’AMM obtenue en 2021 auprès de l’Anses. Le traitement BeST-A, utilisable sur maïs et soja pour réduire le stress hydrique, pourrait être employé sur blé et orge, en adoptant une méthodologie différente. « Nous sommes en train de développer un produit spécifique à l’orge et au blé, que nous ferons homologuer au niveau européen, après l’entrée en vigueur du nouveau règlement sur les matières fertilisantes et supports de culture, précise Aymeric Molin. Mais notre solution actuelle atteint déjà 70 à 80 % de l’efficacité de notre future formule. » Des essais sont en cours au sein d’Agrihub.

Un espace d’accueil pour la distribution

Aymeric Molin a fait l’acquisition d’une seconde ferme, dans le village de Vilhonneur (Charente), où se trouve son exploitation familiale, aussi siège d’Elicit Plant : « Nous agrandissons nos bâtiments de 1200 m² afin de développer l’accueil des partenaires distributeurs. L’objectif est de les recevoir sur notre site, pour leur faire visiter nos laboratoires, nos champs, leur expliquer comment nous fonctionnons. Nous avons déjà reçu Coop de Faye, nous allons recevoir l’union d’appro Unisud. Nous espérons en accueillir d’autres rapidement ! » En attendant les visites, l’offre d’Elicit Plant, commercialisée dès mai 2021, a trouvé preneurs chez Océalia, Oxyane, Maïsadour, RAGT, Sèvre & Belle, etc.

« Nous préparons déjà la prochaine levée de fonds » confie le cofondateur d’Elicit Plant, dont le chiffre d’affaires s’élève en 2021 à plusieurs centaines de milliers d’euros. L’objectif de 2022 est d’atteindre « quelques millions », selon Aymeric Molin. Pour ce faire, la société compte, entre autres, sur le déploiement de son marché international : des recrutements et des expérimentations sont en cours en Ukraine et au Brésil. La start-up charentaise a également des vues sur le marché états-unien, où des expérimentations commenceront bientôt, pour une entrée sur ce marché d’ici 2023 à 2024.