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En 2021, le marché du biocontrôle progresse de 16 %, pour atteindre 274 M€

Le | Agrofournisseurs

Un chiffre d’affaires en hausse de 16 %, des produits qui couvrent 13 % du marché de la protection des plantes, et des agriculteurs utilisateurs toujours plus nombreux… Les représentants d’IBMA France ont présenté, le 23 juin, les chiffres de leur 8e baromètre, qui témoigne de la bonne santé du secteur. Ils insistent néanmoins sur le besoin d’accompagnement des exploitants. Des formations devraient être lancées à la fin de l’année.

Denis Longevialle, directeur général d’IBMA France, Céline Barthet, présidente d’IBMA France, et Tho - © D.R.
Denis Longevialle, directeur général d’IBMA France, Céline Barthet, présidente d’IBMA France, et Tho - © D.R.

La présidente d’IBMA France, Céline Barthet, avait le sourire pour annoncer, le 23 juin, les chiffres du huitième baromètre de l’Association française des entreprises de produits de biocontrôle. Le chiffre d’affaires du marché, en 2021, s’élève à 274 M€, soit une hausse de 16,1 % par rapport à 2020. C’est deux fois plus qu’entre 2018 et 2019, et 2019 et 2020 (+8,5 et +8,8 % respectivement). Le biocontrôle représente donc désormais 13 % du marché des produits phytopharmaceutiques, en France. « Nous gardons notre cap d’avoir 30 % de parts de marché en 2030, assure Céline Barthet. Cela peut sembler loin, mais quand on regarde dans le rétroviseur, nous étions sous les 5 % en 2014. »

La plus grande progression pour les substances naturelles

Cette évolution du marché est principalement tirée par les substances naturelles (+26 % par rapport à 2020), qui représentent 72 % des ventes des adhérents d’IBMA. Pour les autres familles de produits, la stabilité est de mise  : macro-organismes (+ 2 % par rapport à 2020), micro-organismes et médiateurs chimiques à l’équilibre par rapport à 2019. En ce qui concerne les segments de marché, peu de changements sont à constater, les insecticides étant toujours en tête avec 38 % de parts de marché. Viennent ensuite les molluscicides (29 % de PDM), les fongicides, qui connaissent une belle augmentation (19,5 % contre 13 % de PDM en 2020) et les herbicides, stables à 3 %. « Compte tenu de la faible pression en 2021, le marché insecticide a baissé en 2021, celui du biocontrôle également mais de manière moindre, c’est pour cela que nous gagnons des parts de marché », explique Thomas Salmon, directeur marketing chez Certis, en charge de la communication chez IBMA France.

63 % des exploitants en grandes cultures utilisent du biocontrôle

Dans les champs, les produits de biocontrôle sont désormais utilisés par 69 % des agriculteurs, contre 44 % en 2019, selon une enquête menée fin 2021, et  relayée par des chambres d’agriculture, des coopératives et des négoces, auprès de 350 agriculteurs. La proportion a quasiment doublé en grandes cultures depuis 2018, passant de 34 à 63 % des exploitants. Par ailleurs, près d’un agriculteur sur deux ayant aujourd’hui recours au bioncontrôle affirme qu’il en utilisera davantage à l’avenir. Quant aux non-utilisateurs, ils sont 73 % à déclarer qu’ils étudieront, a minima, cette option.

Des solutions non proposées à un tiers des agriculteurs

La connaissance du biocontrôle progresse également dans les exploitations. 85 % des agriculteurs connaissent ces produits. Un quart des 15 % restants indiquent cependant avoir recours à du biocontrôle, une fois que la définition du terme leur a été lue. « Nous avons comme projet, pour les trois prochaines années, de lancer de nouvelles formations, avec des modules par filière, disponibles gratuitement et pour tous : prescripteurs, conseillers, formateurs, exploitants, etc », explique Céline Barthet. Ces formations devraient être disponibles à partir de la fin de l’année. Près d’un agriculteur sur deux exprime en effet le besoin d’avoir plus d’informations. 31 % d’entre eux ne se sont ainsi jamais vu proposer des solutions de biocontrôle par leur fournisseur principal de produits phytosanitaires, et 36 % ne le sentent pas prêt à les accompagner ou ne savent pas se prononcer sur sa position. « La séparation du conseil et de la vente ne facilite pas les choses pour ces produits, cela peut passer par les CEPP mais c’est un petit caillou dans la chaussure », souligne Denis Longevialle, le directeur général d’IBMA France.

45 nouveaux produits en cours de développement

Si, dans le cadre de la stratégie nationale de déploiement du biocontrôle, les ambitions pour 2022 ont d’ores et déjà été atteintes pour les volets nombre de macro-organismes autorisés (415, pour un objectif de 390) et pourcentage d’usages couverts par un produit de biocontrôle (54 % pour un objectif de 50 %), celui du nombre de produits disponibles sur le marché (651 aujourd’hui pour un objectif de 750) ne l’est pas encore. Dans ce cadre, les représentants d’IBMA France ont enfin présenté les résultats d’une troisième et dernière enquête, menée auprès de leurs adhérents, sur leurs stratégies de développement. Compte tenu du caractère confidentiel des recherches, seules 17 réponses ont été récupérées. Celles-ci révèlent néanmoins qu’au moins 22 nouvelles substances actives (dont 8 en cours d’évaluation) et 45 produits (14 en cours d’évaluation) sont en cours de développement. La moitié de ces deux groupes est représentée par des substances naturelles. « Pour certains produits, il faudra doubler leur utilisation pour atteindre tous nos objectifs, mais de plus en plus d’usages sont couverts, les chiffres présentés aujourd’hui nous confortent dans notre ambition », conclut Céline Barthet.