L’Unifa reste optimiste malgré un retard des livraisons de 20 %
Le | Agrofournisseurs
L’Unifa, syndicat principal des fabricants d’engrais, tenait sa conférence de presse annuelle le 8 novembre. L’occasion de faire un retour sur une campagne 2021-2022 en retrait, et sur la campagne actuelle, en retard de 20 % environ pour les achats.
L’Unifa a tiré un bilan de la campagne 2021/2022, à l’occasion d’une conférence de presse organisée à Paris le 8 novembre. Les ventes d’engrais sont en baisse de 5 %, à 10,8 Mt. Les engrais azotés reculent de 7,7 % sur un an, et de 12,5 %, en moyenne sur trois ans. Les engrais de fonds subissent des baisses encore plus marquées : -23,2 % en un an pour le phosphore et -23,7 % pour le potassium. En cause, la priorité donnée à l’azote par les agriculteurs, dans un contexte de tarifs haussiers, ainsi que le manque de disponibilités de la potasse, avec les embargos sur les produits biélorusses.
Hausse des ventes des amendements et nutriments secondaires
Seuls les nutriments secondaires, magnésium et soufre notamment, sont en hausse, de respectivement 5 % et 7,8 %. Les amendements minéraux basiques, qui n’ont pas connu une inflation de même ampleur que les engrais, s’en tirent bien, avec une hausse des ventes de 1,8 %. « Avec deux tonnes d’amendements à l’automne, vous faites presque une fertilisation identique à celle d’un engrais minéral, et en plus vous apportez du carbone », a indiqué Eric Giovale, directeur d’Ovinalp et président de de la section fertilisants organo-minéraux et organiques à l’Unifa.
Un retard dans les commandes de 20 %
Quant à la campagne en cours, elle accuse un retard dans les commandes de 20 % en septembre, un chiffre similaire à celui de la campagne précédente. « La situation de cette campagne diffère de celle de l’année dernière », a cependant précisé Florence Nys, déléguée générale de l’Unifa. De nombreuses usines ont dû s’arrêter au début de l’automne, face à des prix du gaz empêchant toute rentabilité. Elles ont depuis repris leur activité, et à ce jour, aucun site de production français n’est à l’arrêt. « Nous continuons d’importer le gaz ou l’ammoniac », a reconnu Delphine Guey, présidente de l’Unifa.
Le syndicat se montre « optimiste » pour la suite de la campagne, ne craignant pas de pénurie pour le printemps. Il met en garde cependant sur la position attentiste des agriculteurs, qui ne facilite pas la fluidité dans la production et la logistique. « Nos usines fonctionnent en continu, mais nos capacités de stockage sont limitées à un mois, un mois et demi de production, rappelle Delphine Guey. L’étalement des achats reste un besoin vital pour assurer la continuité. » Le cumul des retards et les positions attentistes pourraient, sur le long terme, avoir un impact sur la production française d’engrais. « Nous sommes dans la troisième année où les livraisons diminuent fortement, a rappelé Florence Nys, déléguée générale de l’Unifa. Si les choses évoluent de cette manière, cela risque de provoquer des problèmes de production d’ici quelques années. »
L’unifa en chiffres :
- 36 producteurs de fertilisants, amendements minéraux, organo-minéraux, organiques et de biostimulants.
- 2 Mds€ de chiffre d’affaires réalisé par les adhérents en 2021
- 77 sites de production
- 4019 emplois directs
- 34 M€ d’investissement dans la R&D en 2021