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Etats des eaux d’Ile-de-France : toujours moins d’isoproturon, toujours plus de diuron

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__Selon le service de l’Eau et des milieux aquatiques de la Direction régionale de l’Environnement Ile-de-France, la tendance observée sur les résultats des années précédentes se confirme : pour les eaux superficielles de la région, 2007 révèle une diminution du nombre de déclassements par l’isoproturon, mais une augmentation par le diuron, deux herbicides de la famille des urées. L’exploitation des données recueillies durant l’année 2007 sur une centaine de points de suivis des rivières franciliennes montre en effet que la contamination par les produits phytopharmaceutiques reste encore forte, avec 45 % de stations déclassées, et que le diuron est à l’origine de plus de 80 % des déclassements, suivi de l’isoproturon (près de 30 % des déclassements). Une tendance qui devrait néanmoins s’atténuer à l’avenir, compte tenu de l’interdiction du diuron depuis le 13 décembre 2008. Si l’agriculture est bien évidemment mise en cause, la Diren précise que la part des usages non agricoles des produits phytopharmaceutiques n’est pas négligeable : « on estime que 9 à 29 % des apports de pesticides dans les rivières d’Ile-de-France proviennent d’un usage urbain (désherbage des jardins, des espaces verts ou des voiries) ». Or le diuron fait partie des molécules les plus utilisées en milieu urbain. Des études suisses ont par ailleurs mis en cause la part de responsabilité du lessivage des façades dans la pollution de l’eau, les substances actives utilisées dans la fabrication des produits phytopharmaceutiques entrant également dans la composition des peintures et crépis synthétiques. __25 % de stations déclassées par le glyphosate__ En 2007, 25 % des stations ont été déclassées par le glyphosate (seuil considéré de 0,4 µg/l). Son métabolite l’AMPA se calque quant à lui sur les mêmes zones, avec des concentrations jusqu’à 25 fois supérieures. D’après des études du Piren-Seine (Programme interdisciplinaire de recherche sur l’environnement de la Seine), les collecteurs d’eaux pluviales seraient la principale voie de transfert du glyphosate vers les eaux de surface en milieu urbain. L’AMPA serait quant à lui retrouvé aussi bien dans les collecteurs d’eaux usées que d’eaux pluviales. Rien de surprenant, selon la Diren, « puisque l’AMPA est également un produit de dégradation de l’acide phosphorique présent dans les détergents ».