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Etude Pherotox : de faibles doses de néonicotinoïdes pourraient accroitre la reproduction des bioagresseurs

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Lancé il y a trois ans, les résultats du projet Pherotox étaient rendus publics pour la première fois le 11 janvier 2016, à Angers, au cours d’un colloque organisé par le pôle de compétitivité Végépolys. Des chercheurs de l’Inra se sont penchés sur les effets de doses sublétales de néonicotinoïdes sur les insectes ravageurs. « L’idée était de voir si des résidus d’insecticides dans l’environnement avaient un impact sur les bioagreseurs », explique Sylvia Anton, directrice de recherche à l’Inra d’Angers. Les résultats ont parfois été surprenants. Les scientifiques ont étudié l’effet de faibles doses de chlotianidine sur la noctuelle du maïs, Agrotis ipsilon. Alors que la dose létale médiane, DL50, de la substance active s’établit à 69 ng selon les chercheurs, ils ont testé l’impact d’une dose de 0,25 ng et de 10 ng sur la perception par les insectes mâles des phéromones. Ces substances sont sécrétées par la femelle pour s’accoupler. Si les résultats ont montré que la dose de 0,25 ng perturbe la perception de la phéromone, celle de 10 ng a eu pour conséquence d’augmenter la reproduction des bioagresseurs. Ce phénomène serait donc dépendant de la dose d’insecticide et dépendrait du système neuronal central de l’insecte. « La dose de 0,25 ng entraînerait une perte de sensibilité des neurones centraux : il faut plus de phéromones pour que la mâle retrouve la femelle, explique Philippe Lucas, directeur de recherche à l’Inra de Versailles. Mais à la dose de 10 ng, la chlotianidine augmenterait la sensibilité du système central aux phéromones. » Aucun impact de l’insecticide n’a, dans cette étude, été détecté sur la perception de l’odeur des plantes. Une piste toutefois à creuser.