Fertighy implantera sa première usine d’engrais bas carbone dans les Hauts de France
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Fertighy, le premier producteur paneuropéen d’engrais azotés bas carbone, choisit les Hauts-de-France pour son expansion industrielle. La structure annonce bénéficier d’aides de l’État.
Comme nous l’annoncions le 21 mars, Fertighy, producteur européen d’engrais azotés bas carbone, a annoncé le 13 mai la construction de sa première usine en France, dans la région des Hauts-de-France. Ce projet, d’une valeur de 1,3 milliard d’euros, devrait être opérationnel d’ici à 2030. L’usine produira des engrais à faible émission de carbone, tirant profit des énergies renouvelables et bas carbone pour remplacer l’utilisation traditionnelle de gaz naturel importé dans cette industrie.
Soutien de l’État
« FertigHy recevra le soutien de l’État Français pour aider au démarrage de ses activités en France, indique la structure dans un communiqué. L’annonce a été faite aujourd’hui lors du sommet Choose France, organisé par le Président Emmanuel Macron. » FertigHy est soutenu par un consortium d’investisseurs, comprenant EIT InnoEnergy, RIC Energy, Maire Tecnimont, Siemens Financial Services, InVivo et Heineken. Ensemble, ils prévoient de développer plusieurs usines d’engrais à grande échelle à travers l’Europe. « Une industrie agricole robuste et le soutien de l’État français ont été des facteurs décisifs dans le choix des Hauts-de-France pour notre première implantation, déclare José Antonio de las Heras, PDG de FertigHy. Notre usine, alimentée par des sources d’énergie renouvelables et bas carbone, marque une avancée significative vers la production d’engrais européens et la réduction des importations d’engrais minéraux azotés. Nous contribuons ainsi à la décarbonation de l’agriculture française, où la production et l’utilisation d’engrais représentent actuellement 30 % des émissions totales de gaz à effet de serre du secteur. »
500 000 tonnes d’engrais par an
La construction de l’usine débutera en 2027, avec une perspective de création de 250 emplois directs dans la région des Hauts-de-France. Une fois opérationnelle en 2030, elle fournira annuellement 500 000 tonnes d’engrais bas carbone, soit environ 10 % de la consommation du secteur agricole français. Par la suite, une seconde usine devrait voir le jour en Espagne, peu après celle en France.
En tant que premier distributeur d’engrais, le groupe InVivo assurera le débouché de toute ou partie de la production de cette usine. Les engrais seront vendus aux agriculteurs via ses coopératives membres et les imposera dans les cahiers des charges de ses propres activités. « Aujourd’hui, en France, nous sommes dépendants à 100 % des importations pour nos engrais, indique Thierry Blandinières, directeur général du groupe InVivo. Le groupe InVivo se mobilise depuis maintenant deux ans pour relocaliser et verdir la production d’engrais, en France et en Europe. Produire une partie de nos engrais à partir d’énergies renouvelables, pour produire des céréales plus vertes, c’est l’objectif de FertigHy et le nôtre, et c’est une réponse directe aux défis de souveraineté alimentaire. Produire plus, mieux et durable, telle est notre conception du nouveau green deal. »
De son côté, Roland Lescure, ministre délégué à l’Industrie et à l’énergie, a indiqué : « Nous sommes ravis de confirmer l’engagement de l’État à soutenir l’implantation de FertigHy en France. Ce projet est une opportunité exceptionnelle pour notre pays et son agriculture. Il représente un pas supplémentaire vers la décarbonation industrielle et renforce la souveraineté de l’Europe dans ce domaine. »