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Fongicide céréales, Corteva vise haut avec Inatreq active

Le | Agrofournisseurs

Corteva Agriscience arrive cette campagne sur le marché des fongicides céréales, avec son innovation Inatreq active d’origine naturelle. La société souhaite en faire l’un des produits de référence et vise 30 % de parts de marché sur le segment de la dernière feuille.

Fongicide céréales, Corteva vise haut avec Inatreq active - © D.R.
Fongicide céréales, Corteva vise haut avec Inatreq active - © D.R.

(de g. à d.) Guillaume Guepet, chef marché fongicides ; Maxime Champion, directeur marketing pour la France ; Sixte de Villepin, responsable marketing pour la division protection des cultures ; Blandine Bonière et Estelle Block, respectivement responsable et coordinatrice marketing communication pour la division protection des cultures.

C’est avec les deux produits Questar et Aquino que Corteva Agriscience va lancer, pour une utilisation dès le printemps 2021, sa nouvelle matière active d’origine naturelle Inatreq active. L’enjeu est fort pour la société, jusque-là absente du marché des fongicides céréales. « Inatreq active est l’une des trois matières actives que nous allons lancer sur cinq ans pour la protection des céréales, a souligné Maxime Champion, directeur marketing pour la France, lors d’une présentation à la presse le 1er octobre 2020. Avec Inatreq active, nous visons 30 % de part de marché de la protection de la dernière feuille d’ici à 2023. La molécule devrait représenter 17 % de la part du chiffre d’affaires net de Corteva France. »
L’enjeu est également industriel puisqu’Inatreq active est formulé et conditionné en France, dans la nouvelle unité dédiée aux spécialités d’origine naturelle du site de Cernay, dans le Haut-Rhin. Cette dernière, inaugurée l’an passé, est le fruit d’un investissement de 20 millions d’euros.

Association de rigueur

Questar et Aquino, composés de 50 g/l de fenpicoxamide (marque Inatreq active), sont autorisés pour une application par an sur blé, triciale et épeautre pour lutter contre les septorioses et les rouilles brune et jaune, et sur seigle pour lutter contre la rouille brune. Le mode d’action de la molécule, nouveau en céréales, offre une meilleure gestion des résistances.
« Pour une gestion durable de notre nouvelle molécule, efficace sur 100 % des souches de septoriose et sans résistance croisée avec les autres modes d’action, Questar et Aquino devront être systématiquement associés à un partenaire suffisamment efficace contre la maladie ciblée », a tenu à préciser Guillaume Guepet, chef marché fongicides. Les deux produits seront proposés à la distribution en packs prêts-à-l’emploi avec du metconazole, mais également en solo pour des associations personnalisées.
En 2020, 65 agriculteurs ont pu tester les produits. « Dans 95 % des cas, un gain de rendement, allant jusqu’à 7 q/ha, a été observé par rapport à la référence », a souligné le chef marché. Sont mis en avant l’action préventive et curative des spécialités, et la persistance d’action, jusqu’à six semaines. Les produits bénéficient en outre d’une nouvelle technologie de formulation i-Q4. Rétention, couverture, pénétration et assimilation sont optimisées, offrant à l’agriculteur davantage de flexibilité pour l’organisation de ses chantiers et lui laissant davantage de jours pour traiter. Les produits doivent toutefois être appliqués avant l’apparition des symptômes.
Corteva proposera, pour les prochaines campagnes, des produits associant Inatreq active à d’autres molécules. La société compte également obtenir des extensions d’usage : sur orge dès 2022, puis sur colza et banane.

D’origine naturelle, mais pas biocontrôle

D’origine naturelle, efficace, permettant de gérer les résistances, « Inatreq active répond parfaitement aux attentes du moment », a relevé Sixte de Villepin, responsable marketing pour la division protection des cultures. La molécule est d’ailleurs mise en avant sous la signature « Protecteur par nature ».
Ombre au tableau, cependant, Inatreq active ne répond pas à la définition française du biocontrôle. La molécule est en effet d’origine naturelle, mais issue de la transformation chimique d’un précurseur obtenu par fermentation bactérienne. Bien que réversible, cette transformation chimique l’exclut de la définition du biocontrôle. Une situation que Corteva espère voir évoluer.

Aider les agriculteurs à communiquer

Afin d’aider les agriculteurs à parler de leurs métiers et de leurs pratiques en matière de protection des cultures, Corteva propose des formations de communication positive d’une demi-journée. « Ces formations, reportées à début 2021 en raison de la crise sanitaire, feront intervenir des experts et des agri-influenceurs », a expliqué Blandine Bonière, responsable marketing communication pour la division protection des cultures. Une première session test, réunissant 40 agriculteurs, a permis de confirmer l’intérêt d’une telle formation.