Herbicides betteraves non conformes, les négociations avec Adama se poursuivent
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La filière betteraves, impactée par des lots non conformes d’herbicides commercialisés par Adama, est toujours en discussion avec l’agrochimiste pour être indemnisée. Entre hectares détruits, phytotoxicité et réorientation de certains volumes vers le bioéthanol, les préjudices s’accumulent.
“De mémoire de betteravier, c’est la première fois qu’une telle situation arrive”, souligne Cyril Cogniard, président de la CGB Champagne-Bourgogne. Suite à deux lots non conformes de l’herbicide Marquis d’Adama, dont une partie avait déjà été commercialisée et appliquée dans la Marne, les Ardennes, l’Aube et l’Aisne, la DGAL a demandé la destruction des parcelles de betteraves traitées, “en raison d’un risque consommateurs non exclus”. Ces lots présentaient trois substances actives non autorisées dans l’UE depuis 2007. Autour de 6 000 ha, cultivés par environ 350 planteurs, seraient concernés.
“Les planteurs sont victimes d’une erreur d’Adama et attendent une indemnisation, les discussions sont en cours”, précise Cyril Cogniard
Goltix Duo/Tornado Combi, les betteraves impliquées partiront en bioéthanol
Les problèmes de formulation chez Adama ont également touché six lots des herbicides betteraves Goltix Duo et Tornado Combi. “Cet autre dossier touche environ 700 planteurs, localisés dans l’ensemble des régions betteravières”, poursuit Cyril Cogniard. Les lots d’herbicides contiennent des traces de diflufénicanil, substance autorisée sur céréales et pommes de terre, mais pas sur betteraves. La destruction des parcelles n’a donc pas été demandée, mais une surveillance des LMR est exigée. “La filière a pris la décision de transformer ces betteraves en bioéthanol”, précise Cyril Cogniard.
Pour les planteurs, la perte de chiffre d’affaires résultant des problèmes de phytotoxicité et donc de baisses de rendement, devra être évaluée. “Le processus d’expertise est toujours en cours et se fait en collaboration avec tous les intervenants du dossier”, précise Adama dans un communiqué daté du 30 août. Sur les deux dossiers, Adama devra donc faire face aux industriels, aux planteurs, mais également aux ETA et Cuma, qui réclament une réparation de leur préjudice en raison des moindres hectares à récolter.
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