Inno Days 2023, Syngenta s’affiche comme un acteur majeur de l’innovation
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Avec ses Inno Days 2023, Syngenta a souhaité présenter l’ensemble de ses innovations à ses équipes et à la distribution agricole. Pari tenu. La société a montré combien, en tant que numéro un mondial en protection des plantes et numéro trois en semences, elle ambitionne de participer à la transition agroécologique. Tour d’horizon des principales nouveautés prochainement mises sur le marché.
Syngenta a démarré ses Inno Days 2023 en salle les 30 et 31 janvier à Massy (91), pour les poursuivre à Toulouse, les 2 et 3 février. Au total, la société compte recevoir six cents collaborateurs et deux cents distributeurs. Objectif de ces quatre journées ? Présenter l’ensemble des innovations proposées par l’entreprise pour accompagner les agriculteurs dans leur transition agroécologique. Et ce, en quatre heures et six pôles : semences grandes cultures, semences légumes et fleurs, protection des plantes, biosolutions, agriculture digitale et agriculture durable.
La société prévoit de poursuivre sa communication lors d’Inno Days au champ.
Du conventionnel plus durable
Sur le pôle protection des plantes, Syngenta annonce l’arrivée d’une innovation par an sur presque tous les segments, d’ici à 2030. « Le marché des produits phytosanitaires conventionnels va certes baisser mais il va perdurer, avec des solutions plus durables, de plus en plus accompagnées par des outils d’aide à la décision », souligne Virginie Braun, cheffe de produits et experte technique national protection de semences. « Le profil de recherche d’une molécule a évolué pour répondre aux nouvelles attentes, complète Laurent Dany, responsable du développement de la protection des cultures pour l’Europe du nord. La sécurité de l’applicateur et de l’environnement a, entre autres, pris le pas sur l’efficacité. » La R&D digitale et l’intelligence artificielle permettent aujourd’hui de cibler la recherche vers des molécules aux propriétés prédéfinies et de gagner deux à trois ans. L’expérimentation au champ, quant à elle, s’est adaptée aux besoins régionaux et à la transformation du marché, avec une prise en compte, en plus du rendement et du retour sur investissement, de facteurs tels que l’IFT, les résidus, la séquestration du carbone… Par ailleurs, 13 % de cette expérimentation concerne le combinatoire.
Des molécules aux meilleurs profils
La société attend l’AMM de Minecto Gold, à base de cyantraniliprole. Le produit a déjà obtenu une dérogation de 120 jours cet automne pour lutter contre les larves de grosse altise sur colza et moutarde, dans les zones de forte résistance aux pyréthrinoïdes. La société le travaille également pour les betteraves et pommes de terre. Le produit est étudié par l’Institut technique de la betterave comme solution alternative aux néonicotinoïdes.
Sur le segment des fongicides, la société mise beaucoup sur sa technologie Adepidyn (pydiflumetofen), dont l’approbation au niveau européen est attendue. Considérée comme une solution de nouvelle génération, cette molécule permet de lutter contre de multiples maladies pour de nombreuses cultures, notamment la septoriose et la fusariose sur blé.
En traitement de semences, Syngenta travaille notamment sur sa solution fongicide Ressivi, à base d’acibenzolar-S-méthyle, qui agit comme un éliciteur. La société a déjà obtenu une AMM sur tournesol pour lutter contre le mildiou.
Syngenta veut être leader sur les biosolutions
Syngenta met les bouchées doubles sur les biosolutions, produits de biocontrôle et biostimulants, dont les marchés présenteraient selon elle un taux de croissance annuel moyen de respectivement 8 % et 20 %.
« L’ambition est de devenir leader sur ce segment en 2026 », déclare Muriel Maes, responsable marketing stratégique biosolutions. Le groupe vise un chiffre d’affaires d’un milliard de dollars dès 2028 pour ce segment. Les synergies avec Valagro sont recherchées. « Nous travaillons également à une réorganisation de nos équipes », avance Jean-François Ducret, directeur général Valagro France, en charge du pôle biosolutions des deux sociétés.
En attendant, les deux sociétés commercialisent leurs innovations sous leur marque. Syngenta lance, en biocontrôle cette année, Ferrex, un molluscicide à base de phosphate ferrique, et Exployo Vit, un attractif phéromone pour lutter contre les tordeuses de la grappe. En biostimulants, la société met en marché Vixeran, une solution bactérienne fixatrice d’azote, Rêvolt Céréales et Rêvolt maïs, à base d’extraits de plantes riches en antioxydants, pour la gestion des stress abiotiques, ainsi qu’Isabion, pour améliorer le rendement et la qualité des arbres fruitiers et des vignes.
Valagro, qui commercialise Megafol et Talete, continue d’exploiter la plateforme technologique GeaPower qu’elle a développée pour transformer des ingrédients actifs en solutions nutritives. « GeaPower nous permet d’assurer une efficacité prouvée et constante aux biostimulants que nous mettons sur le marché, mais cette recherche demande du temps », souligne Jean-François Ducret.
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Le service de santé des sols Interra Scan de Syngenta devrait être commercialisé fin 2023, via la distribution agricole.[/caption]
Des outils pour suivre le sol et la biodiversité
Sur le pôle agriculture durable, le focus est mis sur trois innovations. La première concerne le service de santé des sols Interra Scan, en cours d’évaluation en France et dont la commercialisation est attendue pour la fin 2023, via la distribution. « Ce service permet, grâce à une auscultation du sol réalisée par un scanner et complétée par des analyses, de fournir jusqu’à 27 cartes de très haute résolution afin de moduler et ainsi optimiser les apports nutritionnels au sein de la parcelle », explique François-Xavier Bauer, responsable agriculture durable.
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Dès 2024, les agriculteurs pourront faire analyser leur sol par l’Edapholog de Syngenta, qui identifie et quantifie la mésofaune présente.[/caption]
Les deux autres innovations ont trait au suivi de la biodiversité. « L’Edapholog offre la possibilité, grâce à une caméra et au recours à l’intelligence artificielle, d’évaluer la mésofaune des sols, informe Hélène Vergonjeanne, experte nationale agriculture durable. Dès 2024, les agriculteurs pourront faire analyser leur sol grâce à cet outil. L’objectif est de croiser les résultats avec les pratiques culturales dans le but de les améliorer. »
Avec le projet collaboratif Biodiversity sensor, Syngenta s’intéresse également au suivi de la biodiversité dans les parcelles. Une caméra alimentée par un panneau solaire, reliée au Cloud et à un système d’intelligence artificielle, est à même d’identifier et de quantifier en temps réel et continu, toute la faune présente. « Nous allons commencer par les insectes », informe François-Xavier Bauer. Ce projet, en open data, qui demande encore d’alimenter l’intelligence artificielle en raison du nombre d’espèces à reconnaître, permettra, au niveau mondial, d’alimenter les réflexions sur la biodiversité, avec des données objectives. Un premier projet sur la pollinisation du tournesol est prévu en France.
Agriculture de précision : Syngenta lancera Cropwise protector en 2023/2024
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La plateforme d’agriculture numérique Cropwise de Syngenta se met en place en France. Un premier service, Cropwise protector, sera disponible en 2023/2024 pour les grandes cultures.[/caption]
Syngenta revendique vingt-cinq ans de données et d’outils au service de l’agriculture française. Son premier service Vigie virose a été proposé en 1996. « Notre OAD Avizio, lancé en 2016, devrait aider deux mille céréaliers à piloter leur protection fongicide et à positionner les traitements avec une plus grande précision », note Vincent Godet, responsable des projets digitaux.
Pour Florence Louis, responsable du service digital, la digitalisation en agriculture est réelle et va s’accélérer. « 80 % des agriculteurs ont un smartphone et la nouvelle génération est férue de digital », explique-t-elle. Raison pour laquelle Syngenta investit afin d’obtenir des données et s’organise en France pour proposer des services liés à l’agriculture de précision. La plateforme d’agriculture numérique Cropwise de Syngenta se met en place dans l’Hexagone : un premier service, Cropwise protector, sera disponible en 2023/2024 pour les grandes cultures.
Semences, la sélection gagne deux ans
Côté semences grandes cultures, la recherche Syngenta n’est pas en reste. « Avec les nouvelles technologies et, entre autres, la sélection prédictive, le schéma de sélection s’élargit et le flux d’innovations va être plus important, informe Bertrand Haquin, responsable développement matériel génétique. Enfin, la création d’une variété, qui exigeait dix ans, n’en demandera plus que huit. »
Syngenta confirme sa volonté de développer des variétés hybrides, qui apportent toujours un plus. La société investit en ce sens pour toutes les espèces de grandes cultures. Dernière en date : le blé.
Enfin, l’innovation de Syngenta passe également par la pollinisation. « Nous travaillons sur des technologies d’amélioration de la pollinisation assurée par le vent et sur les moyens d’améliorer celle assurée par les pollinisateurs, en donnant du pollen aux abeilles, précise Gabriel Carré, responsable pour l’Europe, le Moyen-Orient et l’Afrique de la recherche en production de semences. Syngenta loue par ailleurs 200 000 ruches dans le monde, dont 14 000 en France. »
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Sur le pôle de Syngenta vegetable seeds, la société annonce l’arrivée de 38 nouveautés en 2023, toute espèce confondue.[/caption]