L’émission d’UV pour protéger la vigne fait ses preuves
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Testée depuis trois ans dans plusieurs vignobles, la technique développée par UV Boosting, donne de très bons résultats pour protéger la vigne du mildiou et de l’oïdium. Le principe : stimuler les défenses naturelles de la plante, via l’émission d’UV.
En 2020, douze machines d’UV Boosting ont arpenté les vignobles de Champagne, d’Aquitaine, de Bourgogne et de Paca. Après sept années de recherche et trois années d’essais chez les producteurs, la société a, le 17 novembre, dévoilé le bilan chiffré de ces tests. « Dans l’Aube, en 2020, l’utilisation d’UV a permis de réduire la pression mildiou sur grappes de près de 43 %, précise Baptiste Rouesné, directeur général adjoint. En Gironde, associés à une demi-dose de fongicide, les UV ont divisé par deux l’impact de la maladie. » Euralis et Bourgogne du Sud participent aux essais.
Comment ça marche ?
La machine émet des flashs de lumière ultraviolette qui stimulent, via la production de l’hormone acide salicylique, les défenses naturelles de la plante. Celle-ci se montre alors plus résistante avant même l’arrivée du pathogène. Si ce dernier se manifeste, son développement est bloqué plus rapidement.
Ni dérive, ni résidu, ni lessivage
Nicolas Poumeyrau travaille au Château Smith Haut Lafitte, à Pessac-Léognan. Il a, en 2020, testé UV Boosting. « Les retours sont très positifs, confie-t-il. Associé à une pleine dose, les UV réduisent de 59 % les dégâts de mildiou sur grappes. La baisse est de 36 % en cas d’une demi-dose. Outre son efficacité, le fait que cette technologie n’émette aucun produit est un réel plus, notamment pour les parcelles implantées près de zones habitées. Cela signifie zéro dérive, pas de résidus, pas de lessivage en cas de fortes pluies. » La société précise aussi que cette technique n’a aucune incidence sur les caractéristiques organoleptiques du raisin.
Bientôt une fiche CEPP
Autant d’atouts mis en avant par la société. « Aujourd’hui, 50 % des utilisateurs sont en agriculture biologique, poursuit Baptiste Rouesné. Mieux, UV Boosting les aide parfois à franchir le cap de la certification en leur offrant une alternative aux traditionnels soufre et cuivre. Notre technique, qui permet de réduire l’utilisation de fongicides, fait également l’objet d’une demande de fiche CEPP. » Si la plupart des essais présentés étaient axés sur le mildiou, les UV agissent aussi pour lutter contre l’oïdium ou le botrytis. Des essais sont en cours sur le black rot et sur d’autres cultures en maraîchage et en arboriculture. Sur fraises, les résultats sont déjà très concluants.
Un passage tous les dix jours
En pratique, cette technique nécessite un passage environ tous les dix jours entre les stades « 2-3 feuilles étalées » et fermeture de la grappe : soit une dizaine de passages entre les mois d’avril à mi-juillet. « La rentabilité se mesure non seulement en quantité d’intrants économisée mais aussi en gain de rendement préservé », précise Baptiste Rouesné. Si la plupart des vignobles optent pour l’heure pour de la prestation de services, UV Boosting propose également ses machines à la vente : 36 000 € pour deux panneaux (traitement sur un rang) ou 54 000 € pour 4 panneaux (traitement sur deux rangs). Pour 2021, l’objectif est de déployer entre 20 et 30 machines sur l’ensemble du territoire et d’affiner encore un peu plus les préconisations, notamment en terme d’associations avec des spécialités de biocontrôle.