Les semenciers inquiets du manque de masques et de saisonniers
Le | Agrofournisseurs
Alors que l’activité bat son plein dans le monde des semences, le secteur fait face à des difficultés d’approvisionnement en équipement de protection individuelle et de recrutement de saisonniers formés à ses métiers. S’il n’y a pas encore de pénurie, l’inquiétude elle, est bien présente, surtout pour cet été.
Depuis le début du confinement, l’Union française des semenciers (UFS) sonde régulièrement ses adhérents pour identifier leurs besoins en cette période de crise. Passées les inquiétudes mi-mars de la livraison des semences, les préoccupations se portent désormais sur deux points : le manque de masques FFP2 et FFP3, ainsi que les difficultés à trouver des saisonniers qualifiés. Seulement 10 % des entreprises enquêtées estiment disposer d’un stock suffisant de ce type de masques d’ici à juillet 2020.
« Nos entreprises ont besoin de ces masques dans les usines ou les stations de recherche, lorsque les salariés travaillent avec des traitements de semences par exemple. D’habitude, elles possèdent entre deux et quatre mois de stock. Or, la demande est forte sur ce genre de produits en ce moment et les stocks fondent rapidement », constate Claude Tabel, président de l’UFS. Le secteur semencier français consomme en moyenne 50 000 à 60 000 masques de type FFP2 et FFP3 par mois sur la période d’avril à juillet, soit un total de 220 000 masques professionnels.
Trouver des saisonniers formés pour l’été
Le déconfinement est certes levé, et les déplacements de nouveau facilités, mais cela ne règle pas la question des besoins en saisonniers pour le secteur semenciers. « Les initiatives comme « des bras pour ton assiette » ne correspondent pas vraiment à nos attentes car nous recherchons du personnel saisonnier formé. Heureusement, le GNIS a obtenu des dérogations de la part de l’État pour pouvoir assurer les formations du personnel. Dans mon entreprise RAGT, nous recrutons environ 300 saisonniers. Reste à pouvoir trouver des logements disponibles, assurer les déplacements en voiture tout en garantissant les gestes barrière et de distanciation sociale. Nous sommes inquiets, et dans l’incertitude. Bien qu’à la marge, certains de nos adhérents ont même prévu de réduire en partie leur plan de production ». Les travaux de printemps, avec la vérification des impuretés aux champs, ont pu se dérouler quasi normalement, mais les craintes se concentrent sur cet été, avec la récolte des cultures d’hiver et le suivi des cultures de printemps, notamment la castration des maïs.