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Les surfaces de tournesol pourraient finalement augmenter de 15 % 

Le | Agrofournisseurs

En janvier, les semenciers tablaient sur une hausse des surfaces de tournesol comprise entre 3 et 5 %. Mais depuis fin février et l’invasion de l’Ukraine par la Russie, les ventes se sont accélérées, boostées par des tensions internationales sur le marché du tournesol et des prix porteurs. En France, la sole pourrait atteindre les 800 000 ha, soit une progression de 13 à 15 % en un an.

Les surfaces de tournesol pourraient finalement augmenter de 15 % 
Les surfaces de tournesol pourraient finalement augmenter de 15 % 

Cette année, la campagne des ventes de semences de tournesol avait commencé très lentement. Interrogés par Référence agro en janvier, plusieurs semenciers évoquaient une possible hausse, de 3 à 5 %. « Aujourd’hui, je table plutôt sur + 13 à + 15 %, confie Sylvain Lascabettes, chef marché tournesol chez Syngenta. Le seuil des 800 000 ha, contre 690 000 ha l’an passé, pourrait de nouveau être atteint, voire dépassé. »

La rentabilité du tournesol séduit

Tout s’est accéléré fin février. La guerre en Ukraine, l’un des principaux pays exportateurs de tournesol, déstabilise totalement le marché. « Les prix du tournesol ont explosé, poursuit-il. Cette culture s’est retrouvée déconnectée du prix des commodités. Ajoutez à cela, un prix des engrais rarement atteint, et bon nombre d’agriculteurs ont procédé à des arbitrages au sein de leurs assolements en recalculant la rentabilité de chaque culture de printemps. Force est de constater que le tournesol, moins gourmand en engrais, s’en sort plutôt bien. Il devrait prendre des hectares au maïs grain, au soja, voire au sorgho. Avec la possibilité cette année de cultiver les jachères, certains exploitants souhaitent tester une double culture, en dérobées, en implantant du tournesol. »

La progression se confirme dans toutes les régions de production, comme par exemple en Normandie, dans la zone de collecte d’Agrial. Arnaud Degoulet, le président, confirmait que dans le sud de la zone de collecte du groupe, le tournesol allait effectivement progresser au printemps.

Tension sur les semences… et les phytos

Face à cet engouement soudain, les semenciers ont été massivement sollicités pour répondre à chaque demande. « Nous avons dû ré-ouvrir certaines chaines de production et d’ensachage au sein des usines, confirme Sylvain Lascabettes. D’autant que la demande n’est pas que française. Le tournesol devrait également gagner du terrain en Espagne, en Italie et en Allemagne notamment. » À l’heure où les semis ont débuté, se pose un autre problème : celui de la disponibilité en herbicides. Les prochaines semaines s’annoncent de nouveau très tendues au sein des équipes appro.