Référence agro

L’UIPP affiche sa transition pour une agriculture durable et combinatoire

Le | Agrofournisseurs

Lors de sa conférence de presse annuelle tenue le 20 janvier 2021, l’UIPP, l’Union des industries de la protection des plantes, a présenté sa feuille de route à horizon 2030. Une feuille de route qui affiche sa volonté de protéger mieux avec moins, en s’appuyant sur une approche combinatoire, avec du biocontrôle, de la chimie naturelle et de synthèse, de la génétique et du numérique.

De gauche à droite : Julien Durand-Réville, Eugénia Pommaret et Bruno Baranne, respectivement respon - © D.R.
De gauche à droite : Julien Durand-Réville, Eugénia Pommaret et Bruno Baranne, respectivement respon - © D.R.

“L’industrie de la protection des plantes est déterminée à se repositionner. Cela prend du temps, mais c’est engagé”, a appuyé Bruno Baranne, président de l’UIPP, l’Union des industries de la protection des plantes, lors de sa conférence de presse annuelle organisée le 20 janvier 2021.

En septembre, l’ECPA, qui regroupe les industriels européens de la protection des cultures, dévoilait ses engagements pour 2030 et montrait son soutien au Pacte vert européen (voir notre Mag en ligne dédié aux phytos ). C’est au tour de l’UIPP d’afficher sa volonté de protéger mieux avec moins et d’accélérer la transition vers une agriculture durable et combinatoire. “La réflexion en la matière est très ancienne au sein de l’UIPP”, a précisé Bruno Baranne. Selon lui, cette réflexion française a d’ailleurs inspiré l’Europe. Car les entreprises sont les mêmes. Et les investissements chiffrés de l’ECPA, à savoir 10 milliards d’euros dans les technologies de précision et numériques et 4 milliards d’euros dans les solutions de biocontrôle, incluent la France.

Accélérer les investissements dans l’ensemble des solutions d’avenir

La feuille de route 2030 de l’UIPP tourne autour de trois axes :

• la souveraineté alimentaire : l’UIPP souhaite renforcer sa contribution au niveau européen, notamment en y maintenant un tissu de recherche, d’innovation, de fabrication et de mise  sur le marché de solutions, et en renforçant les liens avec tous les acteurs agricoles et les filières alimentaires ;

• la recherche et l’innovation : les investissements seront accélérés sur l’ensemble des solutions d’avenir comme le digital, la robotique, les biotechnologies, les produits d’origine chimique ou biologique et sur l’optimisation de leur utilisation. L’UIPP s’engage à accentuer ses recherches pour toutes les agricultures et à s’impliquer dans les thèmes scientifiques émergents comme celui du changement climatique et du stockage du carbone ;

• le métier : les industriels entendent pérenniser leurs liens et échanges avec toutes les parties prenantes et s’engagent à rendre visibles et mesurables leurs efforts de recherche et leurs actions dans la prévention des risques.

Si les entreprises adhérentes de l’UIPP se montrent déterminées à trouver les meilleurs moyens pour accélérer la transition agricole et à s’aligner sur le “Farm to Fork” européen, avec une protection des plantes fondée sur des solutions combinatoires, “elles veilleront toujours à maintenir la rentabilité pour l’agriculteur”, a souligné Bruno Baranne.

Refus des mesures franco-françaises

“Les défis pour le secteur de la protection des plantes en France sont d’assurer un cadre concurrentiel équitable au niveau européen et de ne jamais laisser les agriculteurs sans solution de protection des cultures”, a précisé Eugénia Pommaret. La directrice générale de l’UIPP souhaite garder le diapason avec l’Europe et refuse tout cadre franco-français engendrant des distorsions de concurrence.

Le plan pollinisateurs fait partie des préoccupations. “La réponse à la protection des pollinisateurs doit être européenne, a repris Eugénia Pommaret. L’UE est d’ailleurs en train d’y travailler, en établissant une grille de tests pour l’évaluation des risques vis-à-vis des pollinisateurs. Nous nous opposons donc à la révision de l’arrêté du 28 novembre 2003, au renouvellement d’un cadre strictement français !”

Accompagner les agriculteurs sur les bonnes pratiques

Épauler les agriculteurs dans leurs pratiques durables fait partie de la feuille de route de l’UIPP. Une action sur laquelle l’Union s’est déjà engagée et qu’elle renforce, notamment par le biais de l’espace phytopratique de son site internet. Ce dernier rassemble des fiches d’information, des vidéos et des tests de connaissances sur les bonnes pratiques vis-à-vis de la santé de l’Homme et de l’environnement.

“Notre dispositif s’est enrichi, avec un nouveau programme e-learning et des tutoriels vidéos didactiques”, a informé Julien Durand-Réville, responsable Santé de l’UIPP. Le Phytotest, qui permet de tester ses connaissances, comporte trois modules : Vigilance sur les produits ; S’équiper, se protéger et maintenir une bonne hygiène ; Préparation, mélange et gestion des effluents.

 

L’UIPP en chiffres :

• 19 entreprises adhérentes représentant 96 % du marché français de la protection des plantes ;

• 93 sites en France (31 pour la fonction supports ; 20 pour la production ; 42 pour l’expérimentation) et 167 partenariats ;

• 5 913 salariés en France ;

• 1,87 milliard d’euros en 2019 ;

• 205 millions d’euros d’investissement en France (= 11 % du CA annuel) ;

• 91 % des produits vendus en France sont fabriqués en Europe (42 % en France, 49 % dans d’autres États membres).