Référence agro

Marché des engrais : nervosité modérée pour la rentrée

Le | Agrofournisseurs

Après avoir connu une baisse régulière des cours depuis un an, le marché des engrais enregistre quelques rebonds depuis la rentrée. Au cœur de ce regain de nervosité : le comportement de la Chine, tant dans ses choix d’importation de gaz que d’exportation d’urée. 

Après avoir atteint en juin son niveau le plus bas depuis le début de la Guerre en Ukraine, le marché des engrais connait un regain de nervosité ces dernières semaines. Dernière raison en date : l’annonce, début septembre, de la Chine, l’un des plus gros producteurs mondiaux, de vouloir restreindre ses exportations d’urée. « La Chine est un des principaux fournisseurs de l’Inde, qui reste le plus gros acheteur sur le marché de l’urée, explique Alexandre Willekens, consultant chez Agritel. Si la Chine réduit son offre, l’Inde va chercher à s’approvisionner auprès d’autres origines, dont l’Afrique du Nord qui alimente principalement le marché européen. D’où une tension sur les prix. » En effet, le 1er septembre, l’urée égyptienne se trouvait à 380 $/t (vrac franco). À la suite de l’annonce chinoise, une vague d’achat a entrainé, en seulement deux jours, une hausse de 70 $/t.

Un prix divisé par deux depuis un an

Quelques semaines auparavant, les grèves des producteurs de gaz naturel liquéfié (GNL) en Australie avaient aussi contribué à faire remonter le cours du gaz, et donc, celui des engrais. Là encore, la Chine joue un rôle clé dans les équilibres de marchés. « En cas de perte de disponibilités australiennes, la Chine pourrait s’approvisionner auprès des Etats-Unis, qui eux-mêmes alimentent l’Europe, d’où, là-encore, des répercussions sur le marché des engrais en Europe », explique le consultant. Le rebond reste toutefois bien loin des niveaux atteints au début de la guerre en Ukraine, voire de ceux observés il y a un an. Pour repère, en septembre 2022, l’urée se négociait aux alentours de 927 €/t (vrac franco Atlantique), contre environ 410 €/t aujourd’hui. Néanmoins, aucune raison de retrouver ce niveau de prix à court terme pour Alexandre Willekens : « Les cours de l’urée devraient rester dans une tranche allant de 350 à 450 €/t (vrac franco) », estime le consultant.