Onescore, un indicateur de performance sociétale des intrants agricoles, attendu pour la fin 2021
Le | Agrofournisseurs
Donner une note aux intrants agricoles, selon leur capacité à faciliter le travail et la rémunération des agriculteurs, leur contribution à la qualité des aliments et leurs impacts environnementaux. Tel est l’objectif de Onescore, un indicateur en cours de finalisation par Bioline, et présenté le 22 juin lors de l’évènement Openfield.
À l’instar du classement énergétique des appareils électroménagers, ou du Nutriscore qui permet de situer la qualité nutritive d’un aliment, Bioline prépare une note qui s’appliquera aux intrants agricoles. Onescore, c’est son nom, ne devrait pas être présenté avant la fin 2021, mais la tenue d’Openfield, le 22 juin, a permis d’aborder les contours de ce dispositif, qualifié de « premier indicateur synthétique de la performance sociétale des intrants agricoles ». Il compilera trois enjeux, chacun subdivisé en deux critères :
- rémunération juste et durable, et qualité de vie de l’agriculteur ;
- qualité sanitaire et nutritionnelle de l’aliment ;
- impacts biodiversité et carbone. Pour ce dernier élément, les émissions comptabilisées intégreront les étapes de la fabrication de l’intrant et celles liées à son utilisation.
À terme, tous les types d’intrants seront concernés
Chaque critère « pèsera » le même poids dans une note finale agrégée sur 100. La validation de l’algorithme est en cours de finalisation, auprès de différents partenaires techniques et scientifiques. Près de vingt coopératives ont été sollicitées pour le tester. Les concepteurs de Onescore précisent que les fournisseurs ne sont pas impliqués dans le dispositif, qui s’appuie sur des données publiques. L’objectif n’est pas de redorer l’image des intrants, mais bien de donner un jugement objectif, confie-t-on du côté de Bioline.
À ce stade du projet, quelque 500 intrants ont été notés. Il devrait y en avoir sensiblement plus lors du lancement de Onescore. Le premier périmètre de l’indicateur concernera les produits phytosanitaires, les semences et les fertilisants. La logique serait d’appliquer, ensuite, Onescore aux biostimulants. Pour la suite, Bioline ne s’interdit pas de l’étendre aux services.
Les coops, détentrices des futures données Onescore
Onescore s’adressera à plusieurs publics. Les agriculteurs eux-mêmes pourront s’y intéresser, ainsi que les coopératives, qui seront détentrices des données de Onescore. Elles pourront elles-mêmes s’en servir d’outil de gestion de leurs référencements, traçabilité et cahiers des charges. Elles auront aussi la possibilité de les rendre accessibles aux industriels de l’aval de la filière, si ceux-ci souhaitent initier une démarche de qualité dans leur approvisionnement. Pour Bioline, l’objectif n’est pas la communication directe auprès du consommateur, mais cette possibilité sera laissée à l’appréciation des opérateurs.
Le consommateur était d’ailleurs à la base de la démarche, puisque les six critères de qualité retenus sont le fruit d’une réflexion au sein du panel C&C, pour « Consommateurs et citoyens », avec lequel Bioline travaille depuis plusieurs années.