Phytosanitaires, des étiquettes numériques enrichies, au service de la durabilité
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Un projet européen lancé par CropLife Europe, l’association européenne des entreprises de protection des cultures, vise à mettre à disposition des informations numériques homogénéisées pour sécuriser l’usage des solutions phytosanitaires et faciliter le digital farming. La France, avec sa base de données Phytodata et l’application PhytoScan, fait office de pilote.
Un projet lancé en 2023 par CropLife Europe, l’association européenne des entreprises de protection des cultures, vise à développer l’agronomie digitale. Ce projet, appelé pour l’instant Digital Label Compliance, a pour objet de rendre « intelligentes » les étiquettes des produits phytosanitaires, de mettre à disposition des informations numériques homogénéisées pour sécuriser l’usage des solutions phytosanitaires. Une base de données européenne ouverte est en cours de construction. Son déploiement devrait débuter à compter de 2025 dans les pays européens.
Le projet est mené en partenariat avec différentes parties prenantes, dont les organisations agricoles, les machinistes, les éditeurs d’outils de gestion d’exploitation…
Un processus en six étapes
« L’étiquette numérique intelligente, c’est un processus en six étapes, explique Pierre-Yves Busschaert, co-référent agronomie digitale chez Phyteis. Les étiquettes numériques contiennent les informations réglementaires de chaque pays et les conditions d’application. Ces informations sont directement scannables via l’étiquette des produits. Les protocoles de pulvérisation sont ensuite adaptés aux conditions spécifiques de la parcelle puis transmis aux agroéquipements pour apporter plus de précision lors de la pulvérisation. L’enregistrement des opérations au champ est facilité. Enfin, le producteur peut ainsi plus facilement améliorer ses pratiques agricoles et progresser vers la protection intégrée des cultures. »
Ce projet nécessite des prérequis à travailler : fiabilité, exhaustivité et mises à jour des données, interopérabilité, précision en temps réel pour les transmissions aux agroéquipements… le travail est conséquent. La structuration de la base de données et la collecte des informations réglementaires par pays sont en cours. En 2024, des tests seront effectués dans plusieurs pays européens.
La France, pilote en la matière
Avec sa base de données phytodata mise en place il y a plus de vingt ans, et l’application PhytoScan qui permet l’accès aux données à partir de l’étiquette des produits, la France sert de pilote au projet.
« Les données de chaque agriculteur resteront son entière propriété », précise Pierre-Yves Busschaert.