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Questions à Philippe de Guenin, médiateur dans la crise du lait

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Philippe de Guenin est l’un des deux médiateurs dans la crise du lait. Pour lui, c’est sûr, il n’y aura pas de nouvelles négociations sur le prix du lait. Interview.

Certains agriculteurs ont continué de manifester leur mécontentement vis-à-vis de l’accord trouvé sur le prix du lait. Y’aura-t-il d’autres négociations ?

Philippe de Guenin : non, il n’y en aura pas pour cette année. C’est le meilleur accord possible. Certes, les producteurs souhaitaient un prix supérieur. Mais il fallait en finir avec cette situation de blocage. Si nous n’avions pas trouvé d’accord, les prix fixés par les industriels seraient aujourd’hui plus bas. La société Entremont a d’ailleurs annoncé qu’elle ne pourrait pas rémunérer les producteurs à cette hauteur. Nous avons décidé de fixer un prix pour l’année entière afin de donner de la lisibilité à la filière. Pour 2010, il sera discuté chaque trimestre.

Quelle est la philosophie de ce nouveau système ?

Philippe de Guenin : L’ancien système de prix a été remis en cause par la répression des fraudes en avril. Avec les professionnels, Pierre Lepetit, inspecteur général des finances, et moi-même, nous avons cherché à réinstaurer un système en accord avec la loi. Bien que sera publié un chiffre national, celui-ci ne constituera pas un indicateur de tendance. Son objectif sera d’aider les industriels à proposer un contrat fixant un volume et un prix au producteur.

Le système de double prix, fonction du débouché industriel valorisant plus ou moins bien le litre de lait, va inciter le producteur à ne pas produire lorsqu’il n’y aura pas de débouchés. Nous avons trouvé un système qui prépare l’ère de l’après-quotas.

Propos recueillis par Stéphanie Ayrault

Photo : Philippe de Guenin