Santé végétale, les biosolutions tirent le marché de l’appro
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Sur un marché de l’approvisionnement « santé végétale » en baisse, les biosolutions progressent fortement. Produits de biocontrôle, biostimulants et fertilisants foliaires connaissent un déploiement remarquable. Tour d’horizon, avec une analyse de marché réalisée par Kynetec.
Lors du lancement de la division « Natural plant protection » (NPP) d’UPL, le 2 février 2023 à Paris, le directeur de Kynetec Christophe Jounaux a présenté une analyse de marché sur les biosolutions en France (1). « Sur la période 2017-2022, le marché de l’approvisionnement en santé végétale en France, qui regroupe les semences certifiées, la fertilisation et la protection des cultures, a baissé de 10 points en hectares déployés, avance-t-il. Sur cette même période, les biosolutions, qui comprennent dans notre étude les produits de biocontrôle, les biostimulants et les fertilisants foliaires, ont augmenté de 43 points en hectares déployés et 41 points en valeur. »
Sur cette même période, l’ensemble du marché de l’approvisionnement en santé végétale a gagné 25 points en valeur, notamment en raison de l’inflation sur les fertilisants sur la deuxième moitié de l’année 2021 : la protection des cultures a perdu 16 points, les semences et la fertilisation ont respectivement gagné 3 points et 73 points.
Une progression fulgurante des biosolutions
« Les produits de biocontrôle, hors cuivre, représentent, en valeur, 6 % du marché de la protection des plantes, reprend le directeur de Kynetec. Les biostimulants et les fertilisants foliaires représentent respectivement 1 % et 2 % du marché de la fertilisation. »
Sur la période 2017-2022, le biocontrôle a gagné 54 points en valeur et 49 points en hectares déployés, alors que les produits conventionnels en ont perdu 20 et 15. Les biostimulants en ont gagné 31 et 60, les fertilisants foliaires 21 et 29.
Grandes cultures, le vivier de demain
« En grandes cultures, le biocontrôle ne représente qu’1 % du marché de la protection des plantes, mais ces solutions ont gagné 54 points en valeur et 94 points en hectares déployés, alors que les produits conventionnels en ont respectivement perdu 19 et 17 sur cette même période 2017-2022, précise Christophe Jounaux. La mise sur le marché d’herbicides de biocontrôle ferait exploser cette progression. » Les biostimulants gagnent également du terrain en grandes cultures : ils ont pris 44 points en valeur et 80 points en hectares déployés. « Cette progression s’explique notamment par les taux de pénétration qui évoluent positivement, avec de nouveaux utilisateurs et des applications récentes sur de nouvelles cultures telles que le maïs et le tournesol, et par une offre de plus en plus importante, mise en avant par la distribution agricole », explique le directeur de Kynetec. Selon lui, les grandes cultures représentent le vivier de demain. « Quand un exploitant utilise un biostimulant, c’est sur l’ensemble de son exploitation », précise-t-il.
Les fertilisants foliaires ont également progressé (27 points en valeur et 25 points en hectares déployés), en raison du prix des fertilisants et à l’arrivée de biostimulants spécifiques sur la nutrition azotée.
En vigne et arboriculture, le biocontrôle pèse lourd
En vigne, le biocontrôle représente, en valeur, 23 % du marché de la protection des plantes. Sur la période 2017-2022, ces solutions ont gagné 62 points en valeur et 37 points en hectares déployés. L’année 2022 a cependant connu un recul, en raison de la baisse du nombre de passages fongicides de 8 à 6.
En arboriculture, le biocontrôle représente déjà 39 % du marché de la protection des plantes. Sur la période 2017-2022, est observée une progression de 37 points, tant en valeur qu’en hectares déployés.
(1) Étude réalisée à partir du panel FarmTrak France, qui comprend 10 200 producteurs : 6 000 en cultures arables, 1 800 en vigne, 1 200 en arboriculture et 1 200 en légumes.